Quelques centaines de militants néo-nazis et d'habitants ont agressé, hier soir, dans le centre populaire d'Athènes, des dizaines de migrants, après l'assassinat, à l'aube, imputé à des étrangers, d'un Grec sur le point de conduire sa femme à la maternité. D'importantes forces antiémeute ont été déployées en soirée dans le quartier de Patission, théâtre du drame et des violences. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour maintenir les manifestants à distance d'un squat d'autonomes et a procédé à une arrestation. Aux cris de «dehors les étrangers !», les manifestants s'en étaient auparavant pris à des dizaines de migrants passant dans la zone, frappés et priés de quitter les lieux, ainsi qu'à des magasins appartenant à des étrangers, vandalisés. Le rassemblement a été organisé après le meurtre, qui a choqué le pays, d'un Grec de 44 ans, poignardé par trois agresseurs au moment même où il s'apprêtait à monter dans sa voiture pour conduire son épouse à la maternité. Les auteurs de l'attaque, décrits comme des étrangers par des témoins, se sont emparés de la caméra vidéo qu'il tenait à la main et avec laquelle il entendait filmer la venue au monde de son deuxième enfant.