La Grèce se préparait hier aux obsèques de l'adolescent tué par un policier samedi, qui faisaient craindre une recrudescence des violences urbaines, notamment à Athènes où manifestants et policiers se faisaient toujours face dans le quartier étudiant. Alexis Grigoropoulos, 15 ans, dont la mort samedi sous les balles d'un policier a déclenché les violences, doit être enterré à 15h00 (13h00 GMT) à Palio Faliro, une banlieue de la capitale grecque proche du grand port du Pirée. Retranchés dans l'Ecole polytechnique, une centaine de jeunes continuaient hier matin de harceler les forces de l'ordre, qui ripostaient par des tirs de lacrymogènes, selon une source policière. Le calme était revenu dans le reste d'Athènes, théâtre depuis lundi soir et jusque vers 02h30 locales (00h30 GMT) d'affrontements, d'actes de vandalisme et de pillages de dizaines de magasins, banques et équipements publics, dans une atmosphère rendue irrespirable par les gaz lacrymogènes. Le ministre de l'Intérieur, Prokopis Pavlopoulos, a défendu le travail des forces de l'ordre, dont les médias dénonçaient l'inefficacité après ces violences qui affaiblissent le gouvernement, déjà déstabilisé par une série de scandales et les retombées de la crise économique. Le Premier ministre conservateur, Costas Caramanlis, doit dans la matinée informer de la situation le chef de l'Etat et les dirigeants de l'opposition parlementaire de gauche et d'extrême-droite. Pour couper court aux rumeurs, le porte-parole du gouvernement a démenti lundi soir que ces rencontres visaient à la proclamation de la loi martiale. Dans un message à la nation, lundi, M. Caramanlis s'était engagé à ce que l'Etat mette fin aux violences urbaines, condamnant des “événements inacceptables et dangereux” qui “ne peuvent pas être et ne seront pas tolérés”. La police a arrêté 87 personnes à Athènes à la suite des violences de la nuit. Douze policiers ont été blessés pendant les affrontements avec les jeunes et au moins dix personnes ont été hospitalisées pour des problèmes respiratoires après avoir respiré des gaz lacrymogènes tirés par les forces anti-émeutes. R. I./Agences