Invitation n Wallis Simpson, jeune Américaine qui vit à Londres avec son mari, un homme d'affaires, est fortement enrhumée en ce mois de janvier 1931. On ne peut pas dire que le climat anglais réussit vraiment à Wallis Simpson. La jeune Américaine, qui a suivi dans la capitale anglaise son mari, Ernest Simpson, un homme d'affaires, est constamment enrhumée. En général, il s'agit de coups de froid légers, qu'une tisane ou un grog bien chaud fait passer, en ce début de mois de janvier 1931, le rhume ne veut pas partir et Wallis est bien contrainte de garder le lit. «Je suis très gênée, dit-elle à son mari ; — C'est ce rhume qui te gêne tant ? demande Ernest qui parcourt le journal. — Oui, mais il y a aussi Connie… — Connie ? — Oui, Connie Thaw, la femme du premier secrétaire de l'ambassade américaine ! Ernest quitte son journal des yeux un moment, fronce les sourcils pour montrer qu'il réfléchit, puis s'exclame. — Ah, oui, je la connais ! Elle propose de venir te voir ? Elle t'invite à une réception ? Wallis hoche la tête. — Elle m'invite à une réception, mais pas à une réception qu'elle organise ! Ernest plie son journal. — Je ne comprends pas ! — Eh bien, elle veut que je me rende, le 31 janvier prochain, à Burrough Court, dans la résidence de campagne de sa sœur Thelma… — C'est de Thelma Furness que tu parles, l'épouse de lord Furness ? — C'est bien elle, et tiens-toi bien, elle organise un week-end de chasse auquel sera convié le prince Edouard ! — Le prince Edouard ! s'exclame l'homme d'affaires, et cette invitation te gêne ? Je ne te comprends pas, ma chère amie ! Wallis a un petit sourire. — Tu sais pourquoi Connie veut que je me rende à cette réception ? Eh bien, c'est pour servir de chaperon à sa sœur auprès d'Edouard ! Ernest Simpson fronce de nouveau les sourcils puis éclate de rire. — J'avoue que c'est inattendu, dit-il. — Quoi ! s'exclame la jeune femme. Tu ignores les liens qui unissent Thelma à Edouard ? — J'en ai entendu parler, mais je pensais que c'était plutôt des racontars, des potins de vieilles filles en mal d'amour… — Il n'y a rien de plus vrai, mon cher… — Pauvre lord Furness, sa femme lui fait une belle réputation ! — Lui ? Mais il s'en moque éperdument. De toute façon, il se rattrape auprès des blondes, sur la Côte d'Azur… Mais moi, je te le redis, je suis très gênée par cette invitation. Je n'ai pas l'habitude de faire le chaperon ! — Tu as tort, dit l'homme d'affaires, c'est là un honneur… Rencontrer le prince Edouard, parler avec lui… Moi, je n'aurais pas hésité ! (A suivre...)