Aveu n Selon la vision libyenne, la France n'a aucun intérêt à voir les insurgés libyens se réconcilier avec leurs gouvernants. Dans une interview qu'il a accordée au quotidien national El-Khabar, Seil El Islam Kadhafi, s'est essentiellement attardé sur le rôle de la France dans la persistance de la crise en Libye. Il a avancé un nombre d'arguments de manière à démontrer le refus obstiné de la France quant au retour de la stabilité en Libye. «Suite au round de négociations que nous avons eu au Caire avec les insurgés de Benghazi, la France a menacé ces derniers de ne plus les soutenir s'ils décident de poursuivre les négociations», a-t-il déclaré avant de préciser que les «vraies négociations se passent avec la France et non avec les insurgés». Seif El Islam Kadhafi a expliqué : «Nous souhaitons organiser des élections et aboutir à un Etat national uni. Nous acceptons la supervision étrangère à cette fin et aussi d'élaborer une nouvelle Constitution. Mais les insurgés refusent car madame la France ne veut pas.» «Le but de la France est d'instituer un Etat transitoire en Libye qui va protéger ses intérêts commerciaux», a-t-il déclaré, avant de préciser que la Libye dispose de suffisamment de preuves accusant Sarkozy mais «nous n'allons les dévoiler qu'au moment opportun». Seif El Islam Kadhafi affirme que des forces françaises sont installées dans les montagnes ouest aux frontières algéro-tunisiennes. Ces forces assurent l'orientation des avions et un entraînement pour les insurgés libyens, a-t-il dit. Interrogé sur son avis quant au débat que devra tenir aujourd'hui le parlement français au sujet de la situation en Libye, le fils de Mouammar El Kadhafi a répondu : «Ce que nous avons appris, c'est que les rebelles sont appelés à occuper Tripoli avant le 14 juillet, jour de la Fête d'indépendance de la France. Les Français ont même programmé de coloniser la Libye ce jour-là.» Selon lui, la France en veut à la Libye de n'avoir pas tenu ses promesses relatives à l'achat des avions Rafale et d'un réacteur nucléaire. «Nous avons tardé dans la réalisation du contrat, mais cela n'explique pas le fait qu'on nous bombarde», a-t-il déclaré. S'agissant d'un probable partage de la Libye, Seif El Islam qui n'écarte pas sa candidature pour les prochaines élections affirme que ce projet n'arrange que la France et la Grande-Bretagne, qui ont chacune des intérêts à préserver. Par ailleurs, le fils de Mouammar Kadhafi a confirmé la menace de son père concernant un éventuel envoi de kamikazes à Paris. «Nous avons le droit à la vengeance.» Interrogé sur l'aboutissement des initiatives de médiations, notamment russe, Seif El Islam a indiqué que les compte-rendus qui ont été faits sont «faux». «On a accusé la Libye de tuer des milliers de manifestants, mais les ONG et même le Pentagone ont confirmé la fausseté de ces informations. Selon lui, le nombre de personnes tuées depuis le début des manifestations est de 159 et mis à part 8 manifestants, les autres relèvent de groupes islamistes. Nous avons des preuves filmées», a-t-il dit. Saluant la position de l'Algérie, il a nié l'information selon laquelle il aurait lui-même engagé des mercenaires algériens. «L'Algérie n'est pas un peuple de mercenaires», a-t-il déclaré.