Résumé de la 8e partie n Fouad veut envoyer ses parents demander la main de Kahina... La jeune fille est embarrassée car il y a quelques jours, elle a dit à ses parents qu'elle ne voulait pas se marier. «C'est aussi facile que cela !» C'est peut-être facile pour lui, mais pas pour elle ! Comment dira-t-elle «oui», elle qui s'est accrochée avec son oncle et ses parents sur cette question du mariage ? «Je veux continuer mes études !» Ainsi donc, lui dira-t-on, tu as joué la comédie, alors que, secrètement, tu complotais avec ton petit ami ? Un petit ami... son oncle, elle le connaît, ne manquera pas d'employer ce mot, en mettant, dans la prononciation, la dose de mépris qu'il faut. Mais le comble, pour l'oncle et la famille, ce sera quand ils apprendront que Fouad vient de loin... Comment une fille de la ville, comme elle, épousera-t-elle un paysan, un fils du bled, et qui plus est vient d'une région à la limite du désert... Elle aura beau dire qu'il est blond, beau et intelligent, l'oncle dira : «C'est un cul-terreux, un campagnard... Pas le gars qu'il te faut !» Surtout qu'elle est très instruite et promise à un bel avenir. «Tu iras t'enterrer dans le bled de ce garçon, loin de ta famille ? Tu vivras parmi des gens incultes et grossiers ? Tu mangeras leur nourriture, tu t'habilleras comme eux ? Peut-être même t'enfermeront-ils !» Elle aura beau dire que Fouad n'est pas comme les autres, son oncle ou son père auront des arguments à lui opposer : «Il n'est pas comme les autres, mais c'est avec les autres que tu vivras ! Tu seras obligée de te comporter comme eux ! Tu t'imagines un peu ?» Se comporter comme eux. C'est comme si Fouad et sa famille faisaient partie d'un peuple, d'une race différente, c'est comme si elle allait se rendre dans un pays inconnu et plein de dangers... Certes, tout cela, elle le suppose, mais elle connaît bien son oncle et ses parents pour deviner leur réaction ! La jeune fille ne sait quoi penser... Bien sûr, les choses seraient plus faciles si elle pouvait, en épousant Fouad, rester en ville... Ils ont déjà parlé et il est question qu'une fois son magistère décroché, il postulera à un poste à l'université et demandera un logement, mais en attendant, si elle l'épouse, elle devra le suivre chez lui. Il n'a pas de logement, et les locations sont chères ! «Une femme doit toujours être près de son mari !» Elle le sait ! Que va-t-elle dire à Fouad quand elle le reverra, juste avant son départ ? Il insiste pour qu'elle lui donne une réponse : va-t-elle en parler avec ses parents ou le laissera-t-elle envoyer les siens, demander sa main ? Il a un oncle qui vit en ville, ses parents lui rendront visite et ils profiteront de l'occasion pour demander sa main... Que lui répondra-t-elle ? A suivre K. Yerbi