Position - La majorité des députés estime que certaines dispositions, contenues dans le projet de loi relatif à l'élargissement de la représentation de la femme dans les assemblées élues, doivent être revues. Parmi les dispositions à l'origine du mécontentement des députés, celles ayant trait à l'égalité dans la représentativité entre les hommes et les femmes au sein de chaque liste élue. Autrement dit celle indiquant que dans chaque liste élue d'un parti politique doit figurer un nombre équitable entre hommes et femmes. Cela est jugé illogique et surtout illégal par un nombre important de députés lors de la séance débat, tenue jeudi à l'APN. «Comment une femme peut-elle prendre la place de son collègue si elle n'est pas élue ? C'est aller contre la volonté populaire (…) et en contradiction avec l'article 29 de la Constitution», a commenté le Dr Farida Ilimi du FLN qui compte proposer un amendement pour demander l'abrogation de l'article 3 de ce projet de loi. Pour sa part, Noaman Laouar du MSP estime qu'il y a une contradiction entre les deux articles proposés à savoir celui exigeant un taux de 20% à la participation de la femme sur les listes électorales et le fait d'imposer un taux de 50% à chacun des deux sexes dans les résultats des élections. Autre point qu'a suscité autant de polémiques chez les représentants du peuple est celui relatif au taux de participation sur les listes électorales dans les différentes assemblées (APC, APW et APN). Sur ce point précis, les différents intervenants ont qualifié le taux de 30% d'exagéré. D'ailleurs, la commission juridique de l'APN a jugé utile de le réduire à 20%, après avoir étudié les arguments des opposants. Toutefois, même ce taux de 20% est considéré illogique, compte tenu de la réalité socioculturelle de la femme dans notre pays. A ce propos, Mme Nadia Kouitem du PT, tout en rappelant la position de son parti qui est contre le système des quotas dans les élections, a proposé de revoir certains points qui se rapportent à la situation des femmes algériennes à l'instar du code de la famille, jugé discriminatoire par la représentante du Parti des travailleurs. Par ailleurs, même si le taux de 20%, considéré plus ou moins raisonnable par certains partis comme le FLN et le RND, certains députés, y compris ceux du vieux parti, militent pour son application progressive, et ce, afin qu'on puisse donner une chance aux autres partis – dont la représentation féminine demeure en deçà du seuil exigé par loi –, de s'adapter à cette nouvelle disposition. C'est-à-dire d'avoir le temps nécessaire de convaincre un nombre suffisant de femmes et de les former pour qu'elles puissent porter dignement le programme de leurs partis au sein des assemblées élues.