Chiffre - Le nombre d'accidents de circulation au niveau des 15 wilayas de l'Est relevant du 5e commandement régional de la Gendarmerie nationale, a atteint cette année 7 224, selon le colonel, Mohamed Tahar Ben Naamane. Ces accidents, qui se produisent à raison de 24 par jour, ont fait 1 049 morts et 13 401 blessés, soit 3 décès et 45 blessés par jour, précise le chef d'état-major de ce 54e commandement. «Ce sont des chiffres effarants», a-t-il commenté. «L'erreur humaine est, en grande partie, le facteur principal des accidents de la circulation avec un taux de 85%», a-t-il indiqué, ce matin, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Le colonel Mohamed Tahar Ben Naamane, chef d'état-major de ce 5e commandement, a expliqué que ces 15 wilayas qui relèvent de son commandement ont comme spécificités essentielles : une superficie de 80 000 km2, une population de plus de 6 millions d'habitants, un réseau routier de 32 000 km, soit 28% du réseau routier national. «Nous avons également, dans cette circonscription, 25% du parc automobile national», a-t-il noté. Evoquant l'importance des radars pour juguler ce phénomène, le chef d'état-major de ce 5e commandement a indiqué que 180 radars ont été installés au niveau de ces 15 wilayas de l'Est. Sur un autre plan, le colonel Mohamed Tahar Ben Naamane est revenu sur les causes principales des accidents de la circulation. A ce propos, il a relevé un déficit en matière d'application des lois. «L'actuelle législation à savoir l'ordonnance 09.07 du 11 octobre 2009, si elle est bien appliquée dans toute sa rigueur, peut régler, en partie, le problème. Néanmoins, le problème réside, d'une part, dans l'exécution de ces lois : les lenteurs administratives dans le cadre des mesures qui se concrétisent par la rétention du permis de conduire ainsi que son retrait. D'autre part, la lenteur administrative fait que la sanction n'est pas ressentie immédiatement. L'effet réel de la sanction est lorsqu'elle est appliquée dans toute sa rigueur et immédiatement. Je ne dis pas que les lois ne sont pas du tout exécutées mais qu'elles ne sont pas exécutées dans toute leur rigueur», a expliqué l'invité de la radio nationale. «Nous sommes un pays tolérant, nous avons une population qui a un certain comportement, nous comprenons les jeunes qui ont besoin de liberté et de s'extérioriser. Cela fait que nos agents ne font pas que de la répression. Car si c'était le cas, nous retirerions 80% des permis de conduire de tous ceux qui sont sur les routes. Nous faisons d'abord une mission de prévention et d'éducation pour inculquer aux automobilistes un tant soit peu les règles de conduite sur les routes, avant de passer à la partie répressive», a-t-il ajouté. Le chef d'état-major du 5e commandement régional de la Gendarmerie nationale estime qu'il faut changer les mentalités et agir sur les consciences dans le cadre de la sensibilisation avant de durcir encore les textes législatifs réprimants. «Le comportement des automobilistes doit connaître un peu plus de civisme routier pour pouvoir juguler ce phénomène, l'atténuer, et pourquoi pas l'enrayer. Si tout le monde arrive à appliquer le code de la route et les règles de bonne conduite, nous allons réellement être soulagés d'un phénomène qui est en train de peser très lourd sur les familles mais aussi sur le Trésor public» a-t-il dit. Permis à point, l'une des solutions «Le permis à points est peut-être l'une des solutions pour juguler ce phénomène. Ce permis évitera beaucoup de tracasseries inutiles, de lenteurs administratives, et il permettra à faire sentir la sanction immédiatement au conducteur. Il aura un impact positif sur ce phénomène. Il faut accélérer sa mise en œuvre, d'autant plus qu'aujourd'hui le retrait des permis de conduire connaît une lenteur administrative sensible, notamment entre le retrait par l'agent de l'ordre jusqu'à sa finalisation au niveau de la commission de wilaya ou de daïra», a noté le colonel, Mohamed Tahar Ben Naamane.