Rappel - La désertification n'est pas seulement le problème des pays du Sud. Il existe une vulnérabilité commune. Intervenant en marge de la célébration de la décennie des déserts et de la lutte contre la désertification (Unddd 2010-2020), célébrée à Tanerkouh (Timimoun), le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Cherif Rahmani, président de la fondation des Déserts du monde a déclaré à la presse que la convention sur la désertification est quelque part marginalisée. «Les pays les plus concernés sont les pays du Sud. Et ceux qui apportent les financements ne se sentent pas directement concernés par cette question.Ils ne bénéficient pas de l'apport du soutien comme le sont d'autres conventions sœurs à l'image des changements climatiques et la diversité biologique», a-t-il affirmé. Face à ce handicap qui est important sur le plan de la prise en charge, Rahmani estime qu'il est nécessaire pour nous de donner une visibilité. «Il fallait pousser les Nations unies à faire de la décennie qui vient, la décennie du désert et de la désertification car le climat qui change, va affecter directement et brutalement toutes les régions vulnérables et fragilisées», a-t-il repris rappelant que c'est une question de survie pas uniquement biologique, mais également d'ordre culturel et civilisationnel. Le ministre qualifie la désertification comme une sorte de cancer qui affecte la peau de la terre nourricière. Le ministre a en outre mis l'accent sur l'importance du prochain sommet de la terre prévu en juin 2012 à Rio (Brésil) «où nous allons parler de l'économie verte mais aussi des grands problèmes qui touchent la planète». Pour sa part, le secrétaire exécutif de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Luc Gnacadja voit que beaucoup pensent que la désertification est un problème des pays du Sud : «C'est une fausse perception. En réalité, partout où l'on perd des terres et des sols, c'est une ressource commune que nous perdons» et d'ajouter : «Ce n'est pas seulement le défi des populations qui vivent dans les zones sèches», donc cette vulnérabilité commune appelle à plus de coopération «la décennie de la désertification décidée par les Nations unies en 2008 pour la période 2010-2020, pour mobiliser des nations concernées au niveau international, mais aussi pour sensibiliser à plus d'actions au niveau des gouvernements concernés».