Assurance - Les femmes ayant subi une implantation de prothèses mammaires n'ont, donc, rien à craindre pour leur santé. La direction de la pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a assuré que l'Algérie n'a pas importé officiellement la marque française de prothèses mammaires Poly Implant Prothèse (PIP), à l'origine de problèmes de santé chez les porteuses de ces implants en France et en Grande-Bretagne. Cette marque était autorisée en Europe et dans d'autres parties du monde, mais l'utilisation d'un gel de silicone non homologué que le fondateur de PIP avait dissimulé à l'organisme certificateur a provoqué des ruptures d'implants, a précisé le directeur de la pharmacie au ministère, Hamou Hafed. Il a indiqué qu'un opérateur pharmaceutique avait soumis, ces dernières années, un dossier au ministère en vue d'importer la marque française PIP, mais il n'a pas été retenu car il ne remplissait pas les conditions requises. L'importation des équipements médicaux et des prothèses est soumise, au même titre que les médicaments, à des mesures strictes, a-t-il souligné. Il s'agit, a-t-il dit, de se conformer à un cahier des charges et d'obtenir le certificat de conformité, la certification ISO, le visa apposé par les représentations diplomatiques algériennes à l'étranger, le visa apposé par la Chambre de commerce du pays d'origine, et un engagement solidaire présenté par le producteur pour la prise en charge des complications pouvant être provoquées par le produit. Le même responsable a fait savoir que le ministère de la Santé n'a donné son accord à l'importation des implants mammaires qu'au cours des deux dernières années à deux opérateurs seulement ayant soumis un dossier en ce sens. Ces types de produits, a-t-il précisé, ne sont utilisés en Algérie que pour des patientes ayant subi une ablation du sein pour cause de cancer ou de graves brûlures au niveau de la poitrine. L'implant mammaire est pratiqué dans deux établissements hospitaliers publics, a indiqué le Dr Mohamed Boughanem, président de l'Association algérienne de chirurgie esthétique. Il s'agit, a-t-il ajouté, du Centre Pierre-et-Marie-Curie de lutte contre le cancer (CPMC) et de l'hôpital pour brûlés de Douéra. Selon le professeur Samir Djoughdar, chirurgien et chef de service à l'hôpital pour brûlés de Douéra, les femmes algériennes qui ont recours à la chirurgie esthétique pour augmenter ou diminuer le volume des seins préfèrent le faire à l'étranger, niant, par la même occasion, l'utilisation d'implants de marque PIP au niveau de son service. Il a souligné dans ce contexte que les malades sont informées de la marque des implants qu'elles vont porter. Les produits utilisés en Algérie sont de marque française des laboratoires «Sebbin» et de marque brésilienne «Silimed», signale-t-on. En France, 20 cas de cancers ont été signalés chez des porteuses d'implants PIP et la société est au centre d'un scandale avec des réactions de plusieurs associations féministes qui revendiquent une enquête approfondie. La société productrice des ces implants, Poly Implant Prothèse (PIP) a exporté jusqu'à sa cessation d'activités, en mars 2010, la majeure partie de sa production, et on estime que dans le monde, 400 000 à 500 000 femmes seraient porteuses d'implants PIP, notamment en Amérique latine, en Espagne et en Grande-Bretagne.