Résumé de la 239e partie - Malgré ses airs de mystique et de guérisseur, Raspoutine demeure un débauché, prônant une doctrine de la rédemption par le péché. Si beaucoup de gens admiraient Raspoutine, d'autres le craignaient et surtout le détestaient. Déjà, après la révolution de 1905 et les massacres du 22 janvier, Raspoutine se heurte au président du Conseil, Piotr Stolypine. Tenant compte des mécontentements de la population et de la grande misère qui régnaient dans les villes et les campagnes, Piotr Stolypine voulait réformer la société russe de fond en comble. Il voulait surtout moderniser la Russie, permettre l'acquisition des paysans à la propriété, mieux répartir l'impôt. Il voulait surtout donner à la Douma, le parlement russe, plus de pouvoirs pour lui faire voter les réformes. Proche du tsar, Raspoutine conteste les réformes de Stolypine. — Il veut occidentaliser la Russie ! Le tsar tente de le cal- mer : — Il veut surtout empêcher d'autres révolutions… — Non, non, ce n'est pas comme cela qu'on fera avancer la Russie ! Il nous faut au contraire raffermir l'autorité de l'Etat, donner plus de pouvoir à l'Eglise… Il est dégoûté. — N'allez pas croire que les Occidentaux nous veulent du bien, bien au contraire ! Parfois, Raspoutine ne se contente pas de critiquer les tendances occidentalisantes de Stolypine, il lui reproche ses origines. — Peuh… Qu'est-il donc ? C'est un orgueilleux. Comment lui, le rejeton d'un grand propriétaire terrien, peut-il parler de donner la terre aux paysans ? C'est un riche, fils de riches, il ne peut renier ses origines ! Je pense qu'il ne servira pas la Russie et qu'il faut se débarrasser de lui, au plus vite ! Le tsar écoute le moujik. Il n'est pas loin de partager ses idées, mais le Premier ministre a réellement engagé le pays sur les rails du progrès. Il y a de moins en moins de chômeurs dans les villes et les premières expériences de distribution de terre aux paysans ont été concluantes. Quant au terrorisme, un renforcement de l'autorité a réussi à le juguler. Mais Raspoutine continue à demander le départ de Stolypine. Stolypine, qui connaît l'hostilité du moujik, ne comprend pas son rôle auprès du tsar. — Qu'est-ce qu'il peut bien trouver d'extraordinaire à cet homme ? demande-t-il à un groupe de proches, également hostile à Raspoutine — Il l'ensorcelle ! — Cet homme est dangereux, poursuit le Premier ministre, il faut tenter de le neutraliser ! Mais ses compagnons sont sceptiques. — Il est protégé par la tsarine… Il a aussi beaucoup d'influence auprès d'autres courtisans, notamment les femmes… — On m'a parlé de ses doctrines ! — Il prêche le péché pour se rapprocher de Dieu ! — C'est un débauché et un pervers, dit le Premier ministre. Un débauché et un pervers qui peut se révéler dangereux pour la Russie ! — Il faut le surveiller ! (A suivre...)