Résumé de la 15e partie n Le premier ministre, Stolypine, réussit à faire tomber Raspoutine en disgrâce et à l'envoyer en exil à Kiev. A Kiev, Raspoutine se retire quelque temps, mais il ne peut rester longtemps caché. Il a ses partisans et surtout des foules de malades qui, connaissant ses dons de guérisseur, viennent le consulter. Il accepte de se produire. Comme à son habitude, ses séances comprennent des prières et des transes. Il s'agenouille devant les icônes et aussitôt se met à trembler jusqu'à l'épuisement. C'est alors qu'il entre en transe. Il se met alors à proférer des paroles étranges et, certains malades prétendent guérir. L'autosuggestion doit jouer un grand rôle dans ces guérisons que certains interprètent comme des miracles. Un jour, cependant, alors qu'il était en transe, Raspoutine se dresse et se met à clamer de sa voix caverneuse. — Il est la cause de ma perte ! Il est la cause de ma perte ! Puis il lance : — Mais je le vois ! La mort rôde autour de lui, je la vois le chevauchant ! Puis il tombe par terre, inconscient. Il y a dans la foule comme un frémissement. De qui Raspoutine parle-t-il ? Les gens avertis pensent à Stolypine, le premier ministre, qui a poussé le tsar à exiler Raspoutine. Les espions du ministre l'avertissent aussitôt de la prédiction. — Peuh, répond le ministre, ce moujik n'est qu'un chien hargneux. Il ne peut plus nous nuire ! Raspoutine, cependant, s'est de nouveau tourné vers le mysticisme. Il décide de faire un pèlerinage en Terre Sainte, mais avant la fin même de l'été, il retourne à Kiev. Il a toujours sa foule de partisans, mais lui veut retourner à Saint-Pétersbourg où, croit-il, on a besoin de lui. Il prend le risque et comme la police, avertie de son arrivée, ne l'arrête pas, il décide de retourner à la cour. Il va voir la tsarine, Alexandra, qui l'accueille aussitôt avec chaleur. — Vous nous avez manqué Grigori ! Elle continue à l'appeler par son prénom, ce qui veut dire qu'elle lui garde toujours son amitié ! — J'ai longtemps plaidé pour votre retour, dit-elle, surtout quand le tsarévitch se trouvait mal ! — Et moi, j'ai longtemps prié pour le tsarévitch ! — Nous avons besoin de vous ! — Alors, plaidez mon retour auprès du tsar ! — Vous pouvez revenir, lui dit-elle en souriant, le tsar n'y verra aucun inconvénient ! Raspoutine soupire. — Mes ennemis sont puissants ! — Ils ne pourront aller au-delà de ma volonté et de celle du tsar ! — Alors, je reviens ! Raspoutine reprit donc sa place. Il rêve de prendre sa revanche sur ses ennemis, mais il sait se montrer patient. Il attendra que le premier ministre soit dans une position inconfortable pour lui porter le coup de grâce. (à suivre...)