Les chiffres parlent d?eux-mêmes. Lorsqu?ils ne sont pas manipulés, ils donnent une photographie fidèle de ce qui existe sur le terrain. Concernant les effectifs élèves des classes de tamazight, les statistiques sont édifiantes. Entamée dans l?enthousiasme en septembre 1995, l?opération «Tamazight di lakul» (tamazight à l?école) a baissé de cadence année après année. Sur les 16 wilayas concernées en 1995, une douzaine a vu les effectifs fondre comme neige au soleil. Cet état des lieux peu reluisant constraste avec les intentions du ministère de l?Education nationale. Cette institution s?apprête à décréter tamazight discipline obligatoire. N?est-ce pas aller plus vite que la musique ? A l?évidence, une telle précipitation augure une série de dérèglements pédagogiques sur fond de rétrécissement de la demande sociale. Le développement de la langue se retrouvera pénalisé.