Protestation - Les habitants de la commune d'El-Harrach envahissent, pour la troisième fois en trois jours, la rue. Cette fois-ci, ils ont voulu mettre le feu à la direction de distribution de la Sonelgaz. Encore une fois, la population de la commune d'El-Harrach a investi la rue pour revendiquer le rétablissement de la distribution d'énergie électrique, coupée depuis vendredi dernier. Au niveau du quartier de Boumaâti où est situé le siège de la direction de distribution de la Sonelgaz, les citoyens, après avoir barricadé les alentours du quartier et enflammé des pneus, ont commencé à lancer des pierres contre la bâtisse qui abrite le siège de cette entreprise. L'intervention musclée des brigades antiémeutes appelées à la rescousse a permis d'éviter le pire. «Nous ne voulions pas arriver à une telle situation. Mais ce sont les mensonges des autorités qui nous ont confortés dans notre logique de passer à l'action. Elles ont promis de rétablir l'alimentation en énergie électrique dans la nuit d'hier. En vérité, ce ne sont que des bobards pour gagner du temps. Elles mentent même quand les citoyens sont en détresse. Cela fait six jours déjà que nous sommes sans électricité ni gaz. C'est un crime. Dans un Etat qui se respecte, ces responsables devraient être traduits en justice», lance à notre encontre un groupe de citoyens. La grogne est partout, la colère se lit sur chaque visage. «Les chiens sont mieux lotis que nous. Laisser une population sans électricité tout ce temps relève d'un crime en ces moments de froid», déplore un citoyen qui jure se chauffer à la maison avec du bois. Les services de l'ordre, qui ont investi l'ensemble du quartier et mis en place un cordon de sécurité autour du siège de la Sonelgaz, se sont transformés en intermédiaires entre les citoyens et les responsables de l'entreprise de distribution d'électricité pour apaiser la situation qui devenait insoutenable. Promesse est faite d'y remédier dans la journée d'aujourd'hui en procédant à la réfection du transformateur défectueux. Une promesse qui risque d'être encore reportée selon un technicien de la Sonelgaz que nous avons approché. «S'il s'agit uniquement du transformateur, ce n'est pas un problème. Nous craignons que les câbles souterrains soit endommagés», nous dit-il, en expliquant aussi que «si c'est le cas, cela peut prendre encore plusieurs jours». Les citoyens d'Oued Ouchayeh, dans la commune d'Hussein-Dey, ont également investi la rue pour la deuxième fois consécutive. Ils ont barricadé le tronçon routier du tunnel d'Oued Ouchayeh et mis le feu à des pneus. Les coupures d'électricité qui perdurent également depuis plusieurs jours en sont la cause. Les brigades antiémeutes, qui ont été mobilisées pour faire face à la colère des citoyens, ont été contraintes d'employer la «force» pour rétablir l'ordre et permettre à la circulation routière de reprendre. «Nous n'allons pas nous taire. Le déploiement des forces de l'ordre constitue pour nous de la hogra. Cela veut dire que nous devons nous taire face à la carence des responsables», s'insurgent des citoyens qui nous font visiter leurs demeures pour constater de visu leurs conditions de vie déplorables.