Durant la nuit de lundi à mardi, plusieurs centaines de citoyens ont bloqué la route principale donnant accès à la ville de Chetaïbi, distante de 70 km du chef-lieu de wilaya. En colère, les habitants de cette commune ont investi la route avec des blocs de pierre et des pneus auxquels ils ont mis le feu. Ils ont même encerclé les sièges de l'APC et de la daïra. Ils protestaient, selon eux, contre l'indifférence des autorités locales, les ruptures fréquentes et intempestives du courant électrique. Certains diront : « Quotidiennement, on assiste à des coupures d'électricité pendant plusieurs heures. D'ailleurs, un boucher de chez nous a été contraint de jeter une importante quantité de viande congelée, car devenue impropre à la consommation. » Pour se faire entendre, les manifestants ont procédé à la coupure des fils électriques du groupe électrogène alimentant les bureaux du siège et le logement de fonction de la daïra. Même les commerçants, en signe de protestation, ont baissé rideau. Les citoyens ont adressé une pétition au wali de Annaba pour dénoncer la situation précaire qui prévaut au niveau de leur commune. Ils exigent, entre autres, la mise en place d'un service d'intervention de Sonelgaz pour le faire intervenir en cas de panne et l'attribution des logements ruraux et LSP, qui connaît un important retard. Plusieurs manifestants dans une ambiance de vociférations diront : « La présence de Sonelgaz est plus qu'utile à Chetaïbi. Parfois les coupures électriques prolongées durent plus de 48 heures avant que les services de Sonelgaz n'interviennent pour les rétablir. Même le logement pose problème. Plusieurs bénéficiaires se sont acquittés de leur apport personnel depuis plusieurs années sans qu'ils aient leur logement. » Le chômage et la malvie figurent en pole position parmi les préoccupations des habitants de cette commune. D'aucuns remettent l'attribution des marchés publics qui génèrent une main-d'œuvre en provenance d'autres localités. En fait, la loi régissant le recrutement oblige les entreprises à opter pour le recrutement de la main-d'œuvre locale. Ce qui n'est pas le cas à Chetaïbi où le chômage bat son plein. A l'heure où nous mettons sous presse, un climat très tendu régnait sur la commune de Chetaïbi où une unité du groupement de la gendarmerie antiémeute d'El Hadjar a été dépêchée pour rétablir l'ordre. L'utilisation des bombes lacrymogènes et les tirs de sommation se sont avérés vains devant la violence et les esprits chauffés des manifestants. Ce qui a entraîné des échauffourées avec les éléments de la brigade antiémeute. Hier après-midi, le bilan a fait état de plusieurs blessés de part et d'autre et d'arrestations dans les rangs des émeutiers.