La pression - La crise, qui secoue le club le plus titré du pays ne risque pas de s'estomper de sitôt. Il faut dire que la situation est presque chaotique, au moment où l'équipe de football éprouve des difficultés à sortir la tête de l'eau en championnat, sachant qu'elle n'a toujours pas assuré son maintien. Malgré le danger qui guette le club phare du Djurdjura, tout porte à croire que le bras de fer, qui oppose depuis plus de deux mois, le président Hannachi à certains anciens joueurs et dirigeants, promet de s'amplifier davantage dans les jours à venir. L'opposition est plus que jamais décidée à destituer Hannachi, alors que ce dernier ne l'entend pas de cette oreille. Le premier responsable des Canaris refuse de répondre directement à ses opposants, mais ne rate jamais, pour autant, l'occasion de décocher quelques fléchettes en guise de défi. En évoquant la saison prochaine, le recrutement et autres sujets liés à la vie du club au-delà de l'exercice en cours, Hannachi affiche clairement sa position quant à son intention de rester aux commandes de la JSK et ainsi de ne pas céder sa place. Un message qui n'échappe pas, bien évidemment, aux membres de l'opposition qui se disent déterminés à mettre les bouchées doubles pour exercer plus de pression sur le président à travers des actions d'envergure. «Notre action consiste à destituer Hannachi. Nous ne visons rien d'autres que de débarrasser la JSK du mal qui la ronge. Un mal qui n'est autre que Hannachi. Le club a besoin d'être restructuré à tous les niveaux. La JSK est connue pour être un club pluridisciplinaire, qui a formé plusieurs champions à l'échelle nationale et continentale dans différentes disciplines, notamment le judo. Le retour de l'ensemble des sections du club, qui ont été délaissées par le président en poste, est un objectif incontournable. La JSK appartient à tous ses enfants et c'est à eux qu'échoit la décision de décider de son avenir. Les portes seront ouvertes à tous ceux qui veulent investir dans ce club prestigieux. Ce sont eux qui décideront ensuite s'il faut faire appel à des compétences capables de gérer les affaires du club. Il est temps de finir avec le bricolage et la mauvaise gestion. Ce n'est pas normal qu'un grand club comme la JSK, habituée à jouer les premiers rôles, se retrouve en train de lutter pour assurer sa survie en Ligue 1. Cela s'est produit durant deux saisons de suite», nous dira un membre de la commission de réflexion qui a requis l'anonymat. Par ailleurs, nous avons appris que la commission de réflexion a envoyé, à toutes les autorités concernées, des lettres appuyées par un dossier des plus salés à propos de la gestion de Hannachi. L'affaire du commissaire aux comptes en poste depuis le début du règne de Hannachi, l'irrégularité des assemblées générales du club, les transferts de joueurs, la complicité de certaines instances chargées de veiller à l'application de la réglementation ont été, entre autres, les dépassements relevés par les membres de la commission. Un dossier, en somme, que la commission a ficelé et remis aux responsables concernés afin d'ouvrir un enquête. Les membres de la commission, qui exigent un audit de la gestion de Hannachi, se disent convaincus que beaucoup de choses, pas nettes, se sont passées et qu'un contrôle s'impose afin de faire éclater la vérité sur une gestion qualifiée d'opaque par l'opposition. L'étape La Commission prépare une offensive Réunie jeudi, la Commission de réflexion, qui a mis en place une batterie de mesures dont une grande action dont on n'a pas voulu dévoilé la nature, se réunira à nouveau ce samedi à la salle Iboudrarène afin de faire le point avant de passer à l'offensive. Les membres de ladite commission qui se sont abstenus, apprend-on auprès de certains de ses membres, de passer à l'action en raison des élections législatives prévues jeudi prochain, comptent reprendre leurs activités dès la semaine prochaine en organisant des actions d'envergure afin de faire aboutir rapidement la revendication des supporters, à savoir le départ sans conditions de Hannachi. Pressés par les fans du club, qui exigent du concret, les membres de la Commission veulent passer la vitesse supérieure pour répondre aux attentes des supporters qui exigent un changement radical au niveau du club. Le voyage Le boss 24 heures en France Le président de la JSK, Mohand Chérif Hannachi, qui fait face à une forte opposition depuis maintenant plus de deux mois, vient d'effectuer un voyage éclair en France. En effet, nous avons appris d'une source proche du club que le président, qui est parti avant-hier en France, soit au lendemain de la défaite de son équipe face à l'ESS, devait regagner le pays hier. Une virée de 24 heures qui témoigne de la pression permanente qui pèse sur les épaules du président, contraint de ne pas trop s'éloigner de l'équipe. JSMB : il confirme la mise à l'écart des joueurs incriminés Tiab : «Ce n'est qu'une mesure conservatoire» L'explication - Le président de la JSMB, Boualem Tiab, et son entraîneur, Alain Michel, ainsi que le manager du club, Amine Ghimouz, ont organisé hier une conférence de presse. Une occasion pour le boss des Vert et Rouge de revenir sur le camouflet subi par son équipe samedi dernier face au MCO et de confirmer la mise à l'écart de cinq joueurs soupçonnés d'avoir arrangé le match. «Je n'arrive toujours pas à me remettre du drame, qui nous est arrivé samedi dernier face au MCO. Nos doutes visent cinq joueurs, à savoir Boucherit, Maïza, Benchaïra, Kacem et Maroci. Nous avons, donc, décidé de les écarter par mesures conservatoires. Ces derniers sont suspendus jusqu'à la fin de la saison, mais cela ne constitue pas une accusation car nous ne disposons pas de preuves tangibles. Nous avons agi pour éviter à ces joueurs, d'une part, la confrontation avec les supporters et, d'autre part, le gel de leurs activités, le temps qu'une enquête soit menée à ce sujet. A cet effet, nous avons appris que la Fédération va mener une enquête pour trouver les «malfaiteurs», qui ont arrangé notre match face au MCO. En attendant les résultats de cette enquête, les joueurs sont suspendus et il n'est pas question de penser à leur faire signer de nouveau contrat, quoique ce volet ne rentre pas dans mes prérogatives, car je démissionnerai au terme de la saison en cours», a déclaré, entre autres, Tiab. Pour sa part, l'entraîneur Alain Michel, qui a qualifié ce qui s'est passé samedi dernier de tragique, a décidé de poursuivre sa mission. «C'est vrai, qu'après ce qui s'est passé samedi et dont certains ont même pensé que nous étions complices, nous avions décidé de nous retirer. Nous ne pouvions pas tolérer des choses pareilles. Cela ne nous ressemble pas. Cependant, en discutant avec le président Tiab, nous sommes revenus sur notre décision et cela prouve qu'il n'y a aucun malentendu avec les dirigeants du club. Je suis prêt à collaborer avec eux et tout faire pour sortir de cette situation délicate. Si les choses rentrent dans l'ordre, et qu'il y a une perspective d'avenir, il est possible que je prolonge mon aventure au-delà de la fin de saison», a-t-il indiqué. La conférence de presse La réaction des joueurs incriminés Afin de pouvoir se défendre et clamer leur innocence, les joueurs soupçonnés d'avoir arrangé le match face au MCO, à savoir Maïza, Benchaïra, Maroci, Kacem et Boucherit, devaient animer une conférence de presse ce matin au siège du club. Les mis en cause, qui ont fait appel aux médias pour assurer la couverture, veulent la présence des dirigeants et du staff technique, qui les soupçonnent d'avoir levé le pied samedi dernier face aux Oranais. Les joueurs, qui assimilent leur suspension et leur mise à l'écart, à une accusation se disent prêts à porter l'affaire encore très loin et sans aucune crainte car, avancent-ils, ils n'ont rien à se reprocher et qu'ils sont parfaitement innocents. La descente Yabeun agressé, l'équipe empêchée d'entraînement Des centaines de supporters ont effectué une descente musclée au stade de l'Unité maghrébine, hier après-midi. N'ayant toujours pas digéré ce que les joueurs leur ont fait endurer samedi dernier lors du fameux match face au MCO, les fans de la JSMB, pourtant réputés pour être exemplaires, sont passés à l'extrême. Ils ont accueilli les joueurs qui se préparaient à effectuer une séance d'entraînement, avec des injures et ont encerclé le coach Alain Michel et le capitaine Zafour. Devant cette situation, les joueurs ont fui et se sont réfugiés dans les vestiaires. Le joueur camerounais Yabeun n'a pas échappé à la furia des supporters puisqu'il a été tout simplement agressé.