Métier - Des femmes de Boutlélis vivant dans la précarité se sont lancées dans la fabrication de tapis. Cela leur a permis d'avoir un emploi stable et d'améliorer leurs conditions de vie économiques et sociales. L'association de la promotion de la femme rurale Main dans la main qui a tissé depuis plusieurs années une relation fructueuse avec des femmes rurales de la localité de Boutlélis, vient de se lancer dans la fabrication de tapis. «Nous avons décidé de relever un challenge, celui de se lancer dans le tissage du tapis, une activité artisanale inexistante dans cette commune rurale», a souligné la présidente de l'association Main dans la main, Mme Baba Ahmed, en marge d'une exposition de produits de tissage réalisés par des femmes et organisée à la Maison de la culture de Boutlélis. «Nous avons formé des femmes rurales vivant dans la précarité pour leur assurer un travail régulier afin d'améliorer leurs conditions économiques et sociales», s'est-elle félicitée. Elle a expliqué que cette initiative a été rendue possible grâce à la «complicité, voire la vitalité de Hadj Briksi, un vieil homme originaire de la wilaya de Tlemcen fasciné par le tapis qui a offert quelques métiers à tisser à l'association». Le principal but étant de permettre aux femmes rurales intéressées de s'initier à l'art et aux techniques du tissage de tapis ainsi que les modèles à tisser. «Pour un début, l'expérience est encourageante et fructueuse. Les femmes rurales disposent de la matière première nécessaire. Les tapis produits ont très vite trouvé preneurs», a souligné Mme Baba Ahmed, qui ambitionne de passer à une étape supérieure en formant d'autres femmes sur le tissage du tapis avec la création d'une coopérative de tissage, assurant que les retombées pour ces femmes rurales n'en seront que «positives». Toutefois, ce projet bute sur le problème de l'absence de local pour abriter un atelier plus grand. Cette entrave ne semble pas altérer la détermination des membres de l'association à mener jusqu'au bout ce projet. «L'important est de créer ensemble cette coopérative de tissage pour assurer la pérennité de ce projet au niveau local et perpétuer cet art ancestral», a souligné la présidente de l'association. Hadj Briksi, qui œuvre pour la valorisation de cette activité, de plus en plus menacée de disparition, s'est dit pleinement satisfaite du travail réalisé par l'association. «Le plus important pour moi est d'avoir répondu aux attentes de cette association et de voir ces femmes et jeunes filles travailler le tissage du tapis», a-t-il indiqué avec sagesse.