Une politique d'encouragement a été enclenchée de la part des pouvoirs publics pour l'activité artisanale locale qui reste la filière la plus prisée, voire une vocation ancestrale qui se perpétue à travers les générations. En témoigne les 3.000 porteurs de métiers traditionnels qui viennent de bénéficier d'une session de formation sur la base d'une évaluation dite de " mise à niveau " organisée par la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de Laghouat. Une session qui a porté sur l'initiation aux modes de montage de micro-entreprises, techniques de gestion, commercialisation et performance économique, à l'issue de laquelle 3.000 participants seront éligibles au micro-crédit en fonction des activités homologuées par la C.A.M. Seradjines, (selliers) sabotiers, cordiers, tapissiers, ébénistes. Autant de métiers forment un réceptacle d'artisans qui pérennisent un patrimoine historico-culturel, un pan de la mémoire collective. Plus qu'un métier, le travail de la laine, en tant que matériau de base de la fabrication du burnous, de la kachabia ou du tapis, reste un authentique savoir-faire transmis en héritage dans la région de Laghouat. " La griffe de nos produits court à travers le pays, et le monde via les touristes qui visitent chaque année Laghouat ", commente un orfèvre de la laine, qui ajoute que cet art demeure un ressource économique pour de nombreuses familles à même de générer une rentrée substantielle en devises ". Hadj Chetoui, engrange une riche expérience dans l'ébénisterie d'art, qui se révèle à travers une panoplie d'objets, dont le cyprès, le frêne, l'acajou restent la matière sacrée. Pour ce Seradj (Sellier), cela demande " une bonne dose de qualification,. Un métier qui a périclité car le cheval est un produit de luxe, et nous faisons dans la résistance pour préserver ce patrimoine ". A Laghouat, des dizaines d'artisans restent rivées à un art transmis de père en fils. Mais la raréfaction de matériaux et la cherté qui en découle freinent le développement d'un secteur susceptible de mettre sur les rails tout un ensemble de projets liés au traitement de la laine, et des peaux et pourquoi pas des unités de conditionnements ou de tissage de la laine de mouton et plus particulièrement celle de chameau " ouban ", très convoitée pour ces non moins célèbres burnous qui s'arrachent à prix d'or sur toutes les places du marché algérien. Cela, au même titre que le fameux tapis de Djbel Amour. Une idée que les pouvoirs publics font fructifier pour préserver l'artisanat d'art et la main-d'œuvre locale qui veille, du moment que la matière première existe abondamment. A ce propos, il y a lieu de mentionner les efforts déployés par l'association féminine " Savoir et rayonnement de la commune de Gueltat Sidi Saâd, 140 km au nord de Laghouat, en termes de structuration des femmes issues du monde rural dans différentes activités artisanales. " Un espace pour regrouper les artisanes de la région en vue de valoriser leur savoir-faire et de les impliquer dans le développement de ce créneau en vue de sa relance, ainsi que la formation de filles, issues de différentes zones rurales, l'organisation d'ateliers et d'expositions, dont l'objectif primordial reste de faire connaître les différents métiers à l'instar du travail de l'alfa et de l'argile qui donnent lieu au modelage et à la haute valeur patrimoniale, en sus d'autres produits, dont des ustensiles à usage domestique, explique Mme Leghlegh, présidente de l'Association. Des femmes et des hommes ayant refusé le produit factice et continu à tabler sur la valeur artistique. Et on n'a pas idée sur le temps et le doigté pour confectionner un tapis, un burnous et une selle.