Ayant été consacré, la veille, le champion olympique algérien, Toufik Makhloufi a reçu, hier en début de soirée, sa médaille à Londres. Il avait du mal à contenir ses larmes au moment où retentissait l'hymne national. Sa médaille, Makhloufi l'a reçue des mains d'un autre grand champion, le Marocain Hicham El-Guerrouj, détenteur du record du monde du 1 500 m. Plus de 24 heures après son exploit, l'enfant de Souk Ahras est toujours sur un nuage, ne mesurant pas encore la portée de ce qu'il a accompli. Seize ans que l'Algérie attendait ça. Seize ans qu'elle se cherchait un successeur à Noureddine Morceli, champion olympique en 1996 à Atlanta. Ce qui a le plus impressionné dans la prestation du nouveau champion olympique, c'est le fait qu'il soit couronné alors qu'il souffrait, la veille d'une blessure. Il est sorti telle une fusée dans les derniers 300 mètres avant de s'imposer sur un finish digne d'un 400 mètres. Les spéculations sont allées, alors, bon train dans ce sens, notamment dans la presse française. Certains sont même allés jusqu'à parler de... «dopage», voulant ternir l'éclat de cette prouesse. Mes les spécialistes en la matière ont une autre explication et analyse. Selon eux, c'est l'intelligence du coureur algérien qui a fait la différence. El-Guerrouj l'a, d'ailleurs, déclaré en indiquant à la Chaîne satellitaire Al-Jazeera sport : «J'ai eu une discussion avec Makhloufi et même avec Iguider pour leur dire qu'ils doivent cravacher durant cette course pour perpétuer la tradition qui dit que cette discipline est une propriété maghrébine, notamment après la dernière période de disette. Ce qu'il (Makhloufi) a fait durant cette course était très intelligent et digne d'un grand athlète. La complicité entre les coureurs kenyans pour lui barrer la route était vaine, et son attitude dans les derniers mètres en est la parfaite illustration. Certes, c'est l'heure de l'euphorie, mais il faut que notre champion garde les pieds sur terre, ce qui lui reste est encore plus dur». Même son de cloche chez Saïd Aouita, l'ancien spécialiste des épreuves de fond et de demi-fond. Pour lui, les changements de rythme et le sprint extraordinaire de Makhloufi ont été déterminants dans sa brillante victoire. «Makhloufi a été vraiment impressionnant du début jusqu'à la fin de la course. Il a commencé par accélérer au départ pour bien se positionner devant les redoutables kenyans. Il a pris, ensuite, une place au milieu pour contrôler ses adversaires avant de lâcher le groupe à 350 m de la ligne d'arrivée grâce à sa vitesse extraordinaire. C'est une joie indescriptible. C'est un juste retour à la normale. Le 1 500m est une spécialité maghrébine. Grâce à Makhloufi et aussi la médaille de bronze de Iguider, nous avons repris notre domination sur l'épreuve reine», s'est réjoui Aouita. Boxe Benchabla s'incline de très peu Les derniers espoirs de médaille aux jeux Olympiques de Londres, qui reposaient sur le pugiliste Abdelhafid Benchabla, se sont envolés hier soir. Dans un combat très serré, l'Algérien n'a pu passer l'écueil de l'Ukrainien Oleksandr Gvozdyk et s'est incliné (19-17). Gvozdyk a bénéficié d'un arbitrage plus que douteux : alors que le combat touchait à sa fin avec une égalité parfaite, l'Algérien a reçu une pénalité à 2 secondes de la fin lui coûtant 2 points, synonymes de défaite. Certes, sa tâche s'annonçait difficile dès le départ, face à un adversaire de gros calibre, mais il faut dire que Benchabla avait la possibilité de l'emporter, n'était l'arbitrage qualifié par l'ensemble de la délégation algérienne de «vicieux». L'Algérien n'a pas cessé de marquer des points étrangement oubliés par ces juges, notamment lors du dernier round, avant que ne vienne cette pénalité pour casser son rythme. A la fin du combat, donnant l'Ukrainien vainqueur, l'Algérien ne s'en remettait pas, et a refusé, sur le champ, d'accorder la moindre déclaration. Sa déception fut immense. Pour son entraîneur, Azzdine Aggoune, ce n'est que partie remise et tout l'avenir est devant son jeune athlète. 5 000 m Rabah Aboud éliminé dans les séries L'athlète algérien Rabah Aboud a été éliminé hier de l'épreuve du 5 000 m messieurs des JO de Londres, en terminant à la 14e place de la 2e série avec 13min 28sec 38/100. Il était l'unique représentant algérien dans cette discipline aux JO de Londres. Les Ethiopiens ont dominé la course grâce à Gebremeskel Dejen (13:15.15) et Alamirew Yenew (13:15.39), suivis du Kenyan Longosiwa Thomas Pkemei (13:15.41), de l'Américain Lagat Bernard (13:15.45) et du Marocain Iguider Abdalaati (13:15.49), médaillé de bronze la veille sur 1 500 m. L'Américain Rupp Galen, l'Ougandais Kipsiro Moses Ndiema, le Canadien Levins Cameron le Mexicain Barrios Juan Luis et le Djiboutien Gala Mumin ont été repêchés pour la finale. Ainsi donc, 10 athlètes de cette 2e série ont réussi à se qualifier pour la finale, programmée pour samedi prochain 800 m Sarah Attar, première Saoudienne alignée en athlétisme Alignée sur 800 m, Sarah Attar est devenue hier à Londres la première Saoudienne à participer aux épreuves d'athlétisme des jeux Olympiques. Attar, l'une des deux femmes retenues dans la délégation saoudienne à Londres, une première dans l'histoire des JO, a terminé à la dernière place de sa série du 800 m avec un chrono de 2 min 44 sec 95/100, à plus de 43 sec de la Kenyane Janeth Busienei, qui s'est imposée en 2 min 01 sec 04/100. «Ce fut un expérience incroyable», a déclaré Attar, en pantalon noir, tee-shirt vert à manches longues et voile blanc couvrant son crâne. «C'est un énorme honneur d'être ici pour représenter les femmes d'Arabie saoudite (...) C'est un moment historique, j'espère que cela va changer les choses, c'est un énorme pas en avant», a souligné la Saoudienne de 19 ans, née et élevée aux Etats-Unis. Vendredi, la judokate Wodjan Ali Seraj Abdulrahim Shaherkani (+ 78kg) était devenue la première athlète féminine saoudienne de l'histoire olympique. La jeune fille de 16 ans qui s'était présentée sur le tatami la tête couverte d'une sorte de bonnet de bain, a été dominée sur ippon après 1 minute 22 secondes par la Portoricaine Melissa Mojica. 200 m Bolt peut entrer définitivement dans la légende Après avoir conservé sa couronne sur 100 m, dimanche, le Jamaïquain Usain Bolt s'attaque au second chapitre pour entrer définitivement dans la légende, en faisant de même en finale du 200 m aux jeux Olympiques de Londres, prévu ce soir. Et aussi. Bolt, pas encore 26 ans, deviendrait le seul «double-double» avec quatre titres olympiques individuels en sprint, mieux que Carl Lewis (3). Le chrono (9.63) et la manière affichés sur la ligne droite laissent peu de doute sur l'efficacité retrouvée de «La Foudre», qui a toujours rappelé que le 200 m était sa distance et son domaine réservés. Hier en demies, il a encore paru très à l'aise, se payant le luxe de couper son effort au bout de 100 m, en début de ligne droite, pour terminer en 20 sec 18/100e. Alors le seul espoir, infinitésimal pour ses adversaires, c'est que Bolt «coince» dans le rapport vitesse-résistance, une des clés du demi-tour de piste, avec aussi l'aptitude à virer. Pour ce qui est de ses «véritables» adversaires, il y en a un seul à vrai dire, sur le papier : son compatriote et partenaire d'entraînement Yohan Blake, également son dauphin sur 100 m à 12/100e. Il est le premier adversaire, depuis les Jeux de Pékin à avoir osé approcher son chrono. Taekwondo Al-Yamine Mokdad sorti au premier tour Al-Yamine Mokdad est tombé sur plus fort que lui. Il a été éliminé hier lors du premier tour de la compétition masculine de taekwondo (-58 kg) des JO de Londres après sa défaite face au Colombien Munoz Oviedo aux points (8-1). L'Algérien s'est incliné durant les trois périodes du combat face à son jeune adversaire (19 ans), sur les scores de 2-1, 3-0, 3-0. L'athlète algérien a fait un appel durant le combat pour «coup de pied à la tête» de la part de Munoz Oviedo qui a été rejeté par le jury de vérification. Vice-champion d'Afrique en 2012, Mokdad est le premier athlète algérien qualifié depuis l'indépendance aux JO en taekwondo. Il s'était pourtant rendu à Londres avec l'objectif «de monter sur la plus haute marche du podium», selon ses dires. Basket Les USA sans trop forcer Kobe Bryant et Le Bron James ont été les deux hommes clés de la qualification de Team USA pour les demi-finales hier soir contre l'Australie 119-86. Les champions olympiques en titre affronteront l'Argentine pour la troisième fois d'affilée à ce stade après 2004 (défaite) et 2008 (victoire). L'Australie, victime désignée avant le coup d'envoi, a lutté vingt-cinq minutes, et a même passé un 11-0 en début de troisième quart-temps, venant un moment titiller les étoiles (53-56). Mais après une première mi-temps médiocre, l'arrière des LA Lakers a passé la vitesse supérieure et inscrit vingt points après la pause alors que le MVP 2012, véritable machine à stats, réussissait un triple double (11 pts, 14 rebonds, 12 passes)... Dépassés, les «Boomers» ont totalement lâché prise dans les cinq dernières minutes malgré l'efficacité du duo Patrick Mills-Joe Ingles (45 pts à eux deux), finissant à 33 longueurs (86-119) d'une équipe en mode All-Star Game dans le dernier quart-temps. A deux victoires d'un quatorzième titre olympique, les USA version James-Durant ont définitivement passé le message : leur tombeur, s'il existe, n'est pas à Londres.