Alerte - Le chiffre de 4 000 accidents par an est, sans le moindre doute, énorme. Cette situation nécessite l'attention des autorités publiques pour intervenir et mettre un terme à cette hémorragie qui cause des centaines de morts par an dont la majorité a une moyenne d'âge qui ne dépasse pas la vingtaine d'années. Même si l'on a tendance à évoquer de plus en plus l'hécatombe sur nos routes en pointant du doigt les automobilistes, camionneurs et chauffeurs de bus ainsi que les piétons, on oublie souvent de parler des motocyclistes, lesquels sont pourtant derrière 6 % des accidents de la voie publique. En effet, sur les quelque 52 351 accidents enregistrés en 2009 en Algérie par la police et la Gendarmerie nationale, 4 084 sont des accidents de moto. Afin de sensibiliser la frange juvénile, une thématique a été spécialement élaborée à l'occasion de la clôture, à la Safex d'Alger, de la dernière édition du Salon international des deux-roues organisée par l'agence Nord-Sud Organisation (NSO). Rencontré sur place, un jeune homme d'une vingtaine d'années, est émerveillé par les dernières marques de motos exposées au Salon et la seule chose qu'il souhaite est de s'acheter une nouvelle moto afin de remplacer sa vieille bécane. «J'ai bien aimé cette moto», dit-il montrant du doigt une 125 cm3 dotée d'un design et de couleurs très attirantes et d'ajouter : «Je l'aurais prise immédiatement avec moi si j'avais suffisamment d'argent, car la moto que j'ai chez moi a perdu de sa performance.» Interrogé sur l'usage d'une bécane, le jeune homme répond qu'il aime se faire plaisir et que la moto lui procure beaucoup de sensations fortes. «Le fait de mettre le moteur à plein régime me met déjà dans le bain et je ressens beaucoup de bonheur quand je suis sur la route à la vitesse maximum», a-t-il déclaré. Un comportement qui s'explique par la frustration due au manque de circuits spécialisés en Algérie où des jeunes peuvent «se défouler» en toute sécurité. Mais cela n'empêche pas le travail de sensibilisation qui doit se faire en parallèle. Une mission que compte mener à bien l'Association nationale de personnes handicapées El-Baraka par sa présence au Salon. «Nous avons décidé de participer à cette manifestation non pas pour exposer un quelconque produit, mais plutôt pour sensibiliser les jeunes du danger qu'ils peuvent encourir en cas de non-respect du code de la route. Nous avons eu la mauvaise expérience de la vie en tant que handicapés et nous ne souhaitons pas que cela arrive aux autres», a lancé Mme Flora, présidente de l'association.