Réalité - «Un homme averti en vaut deux», dit bien le dicton. Un responsable averti, en vaudrait quatre, serions-nous tentés d'affirmer. Sinon comment expliquer le mauvais choix du stade du 5-Juillet pour accueillir cette rencontre Algérie - Bosnie, sachant que le terrain de cette enceinte pose problème depuis un bon moment. Déjà l'année dernière à la même époque, le Cameroun avait fait faux bond à la Fédération algérienne de football ce qui avait contraint Halilhodzic à organiser un match d'appui entre les joueurs de la sélection, divisés en deux équipes, sur un terrain en piteux état. D'ailleurs, beaucoup ont poussé un grand ouf de soulagement car si le Cameroun était venu, il y aurait eu «scandale !» Pour cette fois, certains observateurs avisés avaient attiré l'attention des organisateurs en mettant en avant le problème de la terre végétale du temple olympique. A InfoSoir, on a évoqué ce problème et on avait même émis le vœu de voir ce match Algérie - Bosnie se dérouler au stade Chahid-Hamlaoui de Constantine qui est doté de la meilleure pelouse du pays, au moment où l'antique Cirta venait d'inaugurer deux hôtels flambants neufs. Sans compter le Bulletin météorologique spécial (BMS) émis par les services de l'ONM (Office national de météorologie) qui a annoncé des pluies diluviennes sur plusieurs régions du pays, dont la capitale qui a été le théâtre de plusieurs dégâts. La bonne foi et les vœux du sélectionneur national de voir se dérouler ce match au stade du 5-Juillet, ne pouvaient prendre le dessus sur la sagesse et la réalité du terrain, voir le sens des responsabilités. Tout compte fait, c'est tout le monde qui a été perdant dans cette affaire, y compris le public constantinois que la FAF aurait pu récompenser pour son grand fair-play et sa ferveur. Beaucoup de choses ont été dites sur la pelouse du stade du 5-Juillet, des vérités mais aussi des spéculations car le fond du problème ne réside pas dans la qualité de l'herbe, mais dans celle de la terre végétale qui la supporte. Pour se faire, la rédaction d'InfoSoir s'est procuré une copie du rapport qui a servi à la direction de l'Office du complexe olympique (OCO) pour introduire l'affaire en justice contre la société néerlandaise Queens Grass chargée du projet d'engazonnement. Il faut dire que depuis le début et ayant constaté que le premier substrat de terre végétale (le premier mélange) ne répondait pas aux normes (perméabilité surtout), la direction générale de l'OCO a pris attache avec le Bureau national d'études pour le développement rural (Bneder), dont le siège est à Bouchaoui et qui dispose d'un laboratoire d'analyses des sols et de l'eau, pour justement l'accompagner dans cette opération et de procéder aux analyses nécessaires. D'ailleurs, plusieurs échantillons ont été prélevés et acheminés vers le Bneder pour être examinés et amener l'équipe du projet à trouver la meilleure formule de mélange des sols. Le dernier rapport d'expertise fait état de la présence d'une argile gonflante qui empêche l'eau de s'infiltrer et crée une couche de battance coupable de retenir l'eau qui engorge le terrain. Pour le rapport d'expertise, la conclusion indique que pour la fraction argileuse, les proportions sont dans les normes, mais les argiles, qui composent la terre végétale en question, sont gonflantes limitant le drainage naturel des eaux, comme ce fut le cas mercredi au stade du 5-Juillet. Et la solution ? Importer carrément cette terre végétale ! La décision Belmihoub : «Pas question de fermer le stade en ce moment» Au moment où des indiscrétions évoquaient une décision prise par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, de fermer les portes du stade du 5-Juillet, jusqu'à réhabilitation de la pelouse, Noureddine Belmihoub a affirmé autre chose. Le directeur du complexe olympique Mohamed-Boudiaf (OCO) dira qu'«il n'est pas question de fermer le stade de sitôt. Nous avons des engagements à honorer envers les clubs de la capitale, et la date fixée pour le renouvellement de la pelouse annoncée récemment par le ministre de la Jeunesse et des Sports, soit en fin du championnat, est maintenue». Pour revenir à la «mascarade» de mercredi dernier, le responsable en question expliquera : «Il ne faut pas perdre de vue que les chutes de pluie enregistrées ces derniers jours sur la capitale étaient énormes, et je suis persuadé qu'aucune pelouse n'aurait été épargnée quelle que soit sa qualité, même si celle du 5-Juillet a été la plus touchée pour les raisons que tout le monde connaît», tout en rassurant quant à la disponibilité des moyens financiers pour le renouvellement de la pelouse à partir de mai prochain. «On procédera dans les jours à venir aux réfections nécessaires pour permettre aux prochaines rencontres nationales de se dérouler, dans des conditions plus ou moins acceptables, en attendant la fermeture du stade en mai prochain», a-t-il conclu. Fait divers Des supporters de l'EN devant le procureur Hier, une dizaine de supporters de l'équipe nationale de football ont été présentés au procureur de la République, près le tribunal de Bir Mourad Raïs. Les supporters en question ont été arrêtés, deux jours auparavant, aux alentours du stade du 5-Juillet, peu avant le coup d'envoi de la rencontre entre les Verts et la Bosnie. Certains d'entre eux ont été accusés pour avoir trafiqué des billets d'accès et les vendre au marché noir, alors que les autres ont été arrêtés pour agression. Ces supporters devront être présentés, prochainement, devant le juge de ce même tribunal. Le vœu Les bannis soutenus par les fans Malgré les conditions climatiques exécrables de ce mercredi 14 novembre, le public des Verts a répondu présent. Dès la matinée, plusieurs groupes de supporters, drapeaux, mouillés, sur les épaules, ont rallié l'enceinte du 5-Juillet dans l'espoir de faire la fête et assister à une empoignade qui promettait entre deux sélections qui pratiquent un football technique et qui préparent chacune ses échéances, la CAN-2013 pour les Verts et les éliminatoires du Mondial-2014 pour les Bosniens. Certains fans, suivant de plus près la vie de la sélection, n'ont pas hésité à accrocher une banderole sur laquelle ils réclamaient, dans un français escamoté, le retour de Djamel Abdoun et de Fawzi Chaouchi. En effet, le milieu offensif de l'Olympiakos et le gardien du Mouloudia d'Alger méritent bien leur retour en sélection en raison de la forme qu'ils affichent dans leurs clubs respectifs, et ça le public n'y est pas aveugle, au moment où Halilhodzic se dit toujours à la recherche d'un renfort de qualité. Le constat Sept locaux ont terminé le match Le sélectionneur national attendait beaucoup de ce match pour évaluer sérieusement la valeur de son équipe et tester réellement le travail accompli jusqu'à maintenant. Il savait que la Bosnie était un sérieux adversaire, comme l'a souligné l'adjoint Nouredine Korichi en affirmant que cette sélection était parmi les quatre ou cinq meilleures équipes européennes. Malheureusement, la rencontre a pris une autre tournure et toute analyse devenait alors biaisée. Toutefois, on retiendra quelques satisfactions, comme le fait que, depuis longtemps, la sélection n'avait pas terminé le match avec une dominance de joueurs locaux, comme ce fut le cas mercredi où Doukha, Benmoussa, Belkalem, Tedjar, Djallit, Boulemdaïs et Gacemi tenaient leur rang, dont les trois derniers pour la première fois. La prestation de Doukha a été plus qu'honorable et le gardien d'El-Harrach a certainement gagné du galon auprès du sélectionneur national au cas où Mbolhi ne serait pas prêt à tenir sa place. Les Verts ont gagné un gardien et confirment, par ailleurs, leur esprit tourné vers l'offensive et cette envie de gagner puisque quatre joueurs (Djallit, Gacemi, Boulemdaïs et Bouazza) ont tenté en fin de match de faire basculer la partie en leur faveur.