Détournement - Ce qui n'était que présomption semble se confirmer. Plusieurs personnes, 17 selon certaines sources, plus d'une quarantaine selon des travailleurs de cette entreprise, se sont organisées en véritable réseau de trafic de carburant. Pour l'heure plusieurs personnes sont entendues depuis hier par les services de la police judiciaire dans le but de tirer au clair les tenants et les aboutissants de cette scabreuse affaire qui, pour l'heure, n'a pas encore livré tous ses secrets, puisque au stade d'une enquête préliminaire. Toutefois, nos sources qui n'ont pas encore évalué le montant du préjudice causé à l'entreprise, avancent déjà que plus de 300 000 mètres cubes de carburant ont été détournés frauduleusement. Toujours, selon nos sources, ce réseau est composé de certains travailleurs de l'entreprise en poste au niveau du service de facturation, du service de sécurité de l'entreprise et même des retraités de connivence avec plusieurs personnes étrangères à l'entreprise, exploitant ou travaillant dans des stations-service privées à travers plusieurs villes du pays. Cette pratique, avons-nous également appris, dure depuis plus de deux années. En outre, une source sécuritaire au niveau de la cellule de communication de la sûreté de la wilaya d'Alger, «cette affaire qui est au stade d'une enquête préliminaire, demeure frappée du sceau de la confidentialité, jusqu'à l'aboutissement des conclusions de l'enquête et la présentation des prévenus devant la juridiction compétente en matière d'atteinte à l'économie nationale». Toutefois, selon une source sécuritaire proche du dossier, la disparition d'une importante quantité de carburant a dépêché la tenue d'une réunion en urgence le lendemain de la découverte du pot aux roses, pour élucider cette affaire qui éclabousse Naftal, et l'unité de Caroubier particulièrement. Certains éléments de l'unité en question, auraient justifié la perte de cette importante quantité dans des circonstances ambiguës, par une fuite au niveau des réservoirs de stockage. Cependant, d'autres ont affirmé qu'une telle quantité ne peut ni se déverser ni s'évaporer en l'espace de 24 heures. Il convient de rappeler, que ce n'est pas la première fois que les services de Naftal enregistrent de telles opérations. Il est à souligner que les services techniques de Naftal ont, à plusieurs reprises, vérifié minutieusement les réservoirs où sont stockées d'importantes quantités de combustibles, afin de découvrir s'il y a d'éventuelles fuites à colmater. Mais les opérations menées par ces services ont démontré qu'aucune fuite n'a été découverte, ce qui porte à croire que ces quantités auraient été pillées. La quantité du carburant qui a disparu au niveau de l'unité de production de Caroubier qui approvisionne les régions du centre du pays, est estimée à 9 fois la cargaison d'un camion-citerne transportant 27 000 litres.