L'austérité budgétaire a fait baisser en 2011, pour la première fois depuis près de vingt ans, les ventes des 100 plus grands groupes d'armement mondiaux (hors Chine), selon des chiffres publiés ce lundi par le Sipri, un institut de recherche stratégique de Stockholm. En tenant compte de l'inflation, le total du chiffre d'affaires dans la défense de ces 100 groupes a reculé de 5% par rapport à l'année précédente, ce qui est une première depuis 1994. Même sans tenir compte de l'inflation, ce total a baissé, à 410 milliards de dollars contre 412 milliards en 2010. La baisse des dépenses a «amené certains groupes à une spécialisation militaire, tandis que d'autres se sont restructurés pour diminuer de taille ou se sont diversifiés dans des marchés adjacents», comme la sécurité, en particulier la sécurité informatique, a-t-il expliqué. Faute de données fiables, les chiffres du Sipri excluent les groupes chinois, fournisseurs d'une armée qui a le deuxième budget du monde. En leur absence, le classement des 100 plus grands vendeurs d'armes est dominé par les groupes américains et européens, qui pèsent respectivement 60% et 29% du marché, et monopolisent les 17 premières places. L'américain Lockheed Martin (36,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2011) est resté 1er, devant son compatriote Boeing qui a ravi la 2e place au britannique BAE Systems, 3e.