Expertises - La mise à niveau de quelque 20 000 PME avant la fin de 2014, nécessite une accélération du processus pour rattraper le retard et atteindre cet objectif tracé par les pouvoirs publics. C'est ce qu'estiment des experts proposant une série de mesures pour résoudre les difficultés rencontrées sur le terrain. Expliquant les causes de ce retard, le vice-président de l'Association nationale des consultants algériens, Idriss Yalaoui, avance le fait que l'Agence nationale de développement de la PME (ANDPME) ne dispose pas de toutes les capacités financières et de management pour faire face à la demande des entreprises, alors même que les patrons n'affichent pas d'enthousiasme particulier. Présentant des cas illustrant ces difficultés, il cite l'exemple d'une facture pro-forma pour le renouvellement d'un équipement faisant ressortir un prix donné que l'ANDPME n'hésite pas à minorer faisant en sorte que l'entreprise renonce à investir bloquant ainsi son programme de mise à niveau. Il donne encore l'exemple du coaching et de l'assistance au management sur lesquels un expert travaille pendant deux ans avec des honoraires de 500 000 dinars pour la période, soit 20 000 dinars par mois, ce qui est jugé insuffisant. Cette inadéquation entre les propositions des experts et celles de l'ANDPME, traduit, selon cet expert, le fait que le coût de la mise à niveau prévu par l'Agence est en deçà des attentes. M. Yalaoui propose alors de revoir ces procédures pour parvenir à booster le rythme de la mise à niveau afin que davantage d'entreprises puissent en bénéficier. A la cadence actuelle, il en résulte que trois ans après le lancement du programme de mise à niveau, uniquement 800 PME ont subi un diagnostic, première étape vers ce processus, regrette-t-il. Pour étayer ses propos, M.Yalaoui précise que les entreprises déficitaires ne sont pas éligibles à la mise à niveau alors que ce sont celles qui en ont le plus besoin. «Une entreprise en bonne santé n'a pas besoin d'aller vers la mise à niveau», a-t-il souligné, appelant ainsi à une révision des critères d'éligibilité. D'autres contraintes sont identifiées par Slim Othlani, président du Club d'action et de réflexion sur l'entreprise (CARE). Il affiche son scepticisme sur la capacité financière de l'Algérie à parvenir à la mise en place de 20 000 entreprises en quelques années. Il pointe aussi du doigt le peu de préparation de la part des chefs d'entreprises à côté du nombre réduit d'experts s'occupant de la tâche de mise à niveau. Pourtant, «il n'y a aucun mal à faire appel à l'expertise étrangère», a-t-il préconisé. Les experts précisent que les difficultés constatées suite à la lenteur de la mise à niveau fragilisent les entreprises qui doivent faire face à la concurrence internationale. Ils rappellent à ce titre l'échéance de l'ouverture des frontières avec le démantèlement tarifaire prévu en 2020 dans le cadre de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne à laquelle s'ajoute la question de la concurrence déloyale.