Consécration - La 6e édition du Festival international de la bande dessinée d'Alger a été clôturée, hier. Cela a été une occasion pour les organisateurs du festival de dévoiler un album collectif de BD, élaboré dans le cadre d'un atelier de création et édité aux éditions Dalimen. Réalisé par de jeunes dessinateurs, cet album a pour titre «Déchaînés, 12 aventures au quotidien». «Cet album est en quelque sorte une consécration pour ces jeunes et futurs auteurs de bande dessinée», a déclaré, hier, Dalila Nadjem, commissaire du festival, lors d'une conférence, et d'ajouter : «Ce collectif vient couronner une formation de deux mois consacrée à la pratique artistique de la bande dessinée et suivie par une quinzaine d'amateurs du 9e art.» Pour sa part, Pascal Gênot, formateur et encadreur, ayant animé l'atelier de création, a déclaré : «Cet atelier a été pour nous tous une aventure extraordinaire. C'était une formation constructive, intense, riche en émotions, prise à cœur. Ça nous a permis d'apprendre les uns des autres.» «Cet atelier a donné la possibilité à ces jeunes, filles et garçons, d'avoir une première expérience dans la chaîne de création», a-t-il ajouté. Comme le titre l'indique, les jeunes auteurs se sont inspirés de leur quotidien pour raconter chacun des histoires, que ce soit en français ou en arabe. «Avec le thème du quotidien comme fil conducteur, les auteurs ont élaboré des scénarios tirés du vécu ou de l'environnement de chacun d'eux», a-t-il expliqué, et de souligner : «L'originalité de ces histoires, c'est que les auteurs se sont réappropriés leur quotidien pour en faire une histoire, un objet de création. Ce travail de réappropriation n'est nullement une illustration réaliste du vécu ou une transposition de leur réalité quotidienne. L'objectif n'est pas de calquer le réel, mais de le retravailler et de l'adapter à l'imaginaire de chacun.» Cela dit, le collectif est une adaptation de l'environnement socioculturel des auteurs, environnement dans lequel chacun va puiser la matière et les différents ingrédients leur permettant de raconter une histoire, de composer une BD. «L'important de ce travail, c'est ce qui ressort du quotidien, mais le quotidien en soi. Ils ont détourné le quotidien qui leur parlait à des besoins relevant de la création, de l'esthétique», a relevé Pascal Gênot, avant d'ajouter : «Cela a été une occasion pour ces jeunes auteurs de se défouler, d'exprimer ce qu'ils ressentent et vivent dans le moment immédiat. Ce quotidien est fort intéressant parce qu'il nous démontre par la manière dont il a été rapporté le pouvoir de création chez ces jeunes. L'expressivité artistique a de la force et du caractère. Ils ont proposé un travail subtil, unique. Le graphisme est recherché, poétique, et il y a une diversité forte du style : il y a de l'onirisme, du fantastique, du contemporain, ils se sont inspirés des comics et des mangas. En outre, il y a de la sincérité et de la personnalité dans le scénario de chacun. Ils ont raconté leurs propres histoires, ces histoires qu'ils avaient envie de raconter et de partager avec les lecteurs. Après deux albums collectifs, Monstres (2011) et Waratha (2012) édités dans le même cadre à la suite d'ateliers animés par Etienne Schréder, la nouvelle publication vient perpétuer la tradition de formation du Fibda. Tout au long de cette formation de cinq sessions d'une semaine chacune, réparties sur une durée de quatre mois, les jeunes auteurs, majoritairement étudiants à l'Ecole des beaux-arts, ont eu l'occasion de concrétiser leur rêve, celui d'auteur de bande dessinée. A cette occasion, ils ont amélioré, développé leur approche au 9e art et, par la même occasion, ils se sont familiarisés avec des supports et matériaux nouveaux relevant des nouvelles technologies comme les tablettes graphiques.