Opinions - Les uns évoquent la matière première inaccessible, d'autres plaident pour avoir des locaux et d'autres encore clament haut et fort qu'ils sont contre l'assistanat. Entre contraintes et points positifs, les chiffres nous révèlent que le secteur de l'artisanat a quand même fait des progrès au profit de l'artisan par rapport aux années précédentes. Beaucoup d'artisans ont en effet bénéficié d'aides du Fonds national pour l'artisanat. D'autres ont bénéficié de formations dans le cadre de projets «Germe» (Gérez mieux votre entreprise) pour la mise en œuvre des techniques de gestion et en fonction des besoins réels du marché. Et d'autres ont pu avoir des locaux commerciaux pour écouler leurs produits. Tous les artisans que nous avons rencontrés au cours d'une tournée de trois jours qui nous a menés vers les artisans de Tizi Ouzou, Jijel et Constantine, nous ont révélé qu'ils font travailler un grand nombre d'artisans dont une bonne partie de femmes à partir de leurs domiciles. «Les femmes, en particulier celles des zones rurales ou les femmes au foyer, n'acceptent pas de se déplacer. Elles reçoivent le travail chez elles», nous dit le directeur de la Cam de Jijel. «Ce qui nous fait mal, c'est que le Salon du livre soit très médiatisé alors que le salon international de l'artisanat qui se déroule au même endroit ne l'est pas. Je n'ai vu aucune pancarte signalant qu'il y avait un salon», nous dit un artisan à Tizi Ouzou en sachant que la même remarque nous a été faite à Jijel et Constantine. A Yakourène (Tizi Ouzou) par exemple, les revendeurs des produits d'artisanat, dans les espaces de vente qu'ils ont montés chacun à sa manière en attendant des locaux décents, nous ont révélé qu'ils réalisent un bon chiffre d'affaires. Mais ils ont des problèmes avec les singes magots qui leur détériorent beaucoup de marchandises à chaque fois et ce, en l'absence d'éclairage. Un représentant de la Cam de Constantine regrette que sa structure ne soit pas impliquée dans la commission de wilaya chargée de l'acquisition des 100 locaux commerciaux. A Tizi Ouzou nous avons visité les locaux de la maison de l'artisanat, la Cam, le Musée de la ville qui compte un grand espace d'anciennes poteries locales, l'atelier des bijoux kabyles au village Aït-Yenni. A jijel, après la visite de la Cam où sont exposés des produits d'artisanat de différentes régions du pays, ce sont les ateliers de poterie de Khalti Warda, l'atelier de l'habit traditionnel de Boukhmiss et celui de la tannerie de Seddik Boumahrasse à Sid Abdelaziz qui ont suscité l'intérêt des journalistes. Et ce, au vu de l'originalité et de la créativité des artisans. A Constantine, c'est la gandoura constantinoise des Azzi et le burnous de Ammi Salah, qui attirent les visireurs. Les gâteaux traditionnels des artisans, l'eau de fleur distillée, djouzia, tbikh, chrik et chekhchoukha dfar sont les plus prisés. - A signaler enfin que cette tournée a été organisée au profit des journalistes du 13 au 15 du mois en cours, en marge du Salon international de l'artisanat tenu à la Safex d'Alger à l'initiative de l'Office national du tourisme (Ont). Selon son représentant, Abdenacer Yassa, le but de cette virée est la promotion de l'artisanat et de faire connaître les artisans à la source. La visite des ateliers des artisans ou de leurs locaux de commercialisation a eu lieu avec le concours des responsables des Chambres de l'artisanat et des métiers (Cam) de ces régions et même des directeurs du tourisme. Chacun a exposé la réalité de l'artisanat dans sa wilaya.