La coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak a décidé de fermer le site de l'antique Babylone aux visiteurs, le temps de mener une étude sur sa conservation, a-t-elle annoncé, jeudi, dans un communiqué. «En raison des inquiétudes que nous avons sur la conservation du site historique de Babylone, nous avons décidé d'entamer une étude complète sur la meilleure façon de préserver le site, dès à présent et jusqu?au moment du départ de la coalition.» Une base militaire jouxte le site, a précisé la coalition. «Le site sera fermé à tous les visiteurs, sauf les archéologues, jusqu'à la fin de cette étude», a ajouté la coalition sans plus de précision. Le 11 juin, l'administrateur civil américain en Irak et le commandant des forces terrestres de la coalition avaient annoncé plusieurs mesures visant à préserver le site, situé à 100 km au sud de Bagdad, et l'ouverture d'une enquête sur l'impact des activités de la coalition sur sa conservation. Paul Bremer et Ricardo Sanchez, commandant des forces terrestres de la coalition, avaient alors ordonné à toutes les personnes travaillant avec la coalition «dans ou autour de Babylone de mettre un terme à tout projet susceptible d'abîmer le site». Ces mesures interviennent après une mission menée récemment sur le site archéologique par une équipe d'archéologues et d'experts irakiens en antiquités. Ils ont précisé, par ailleurs, que toute activité future de la coalition autour de Babylone ne serait effectuée qu'au terme de consultations avec le Bureau national irakien des antiquités. L'Irak d'aujourd'hui correspond à l'ancienne Mésopotamie, berceau des civilisations de Sumer, d'Akkad, de Babylone et d'Assyrie, auxquelles l'humanité doit ses premières villes, l'écriture et le calcul. En avril 2003, après la chute du régime de Saddam Hussein, l'Unesco avait exhorté les autorités américaines et britanniques de protéger les richesses archéologiques du pays et de prendre des mesures de surveillance et de gardiennage des sites archéologiques irakiens.