Détermination ■ A la veille du début de la campagne électorale, le président candidat rompt le silence pour répondre à ses détracteurs et aux appels à renoncer à un nouveau mandat. «Les difficultés liées à ma santé physique actuelle ne semblent pas me disqualifier à vos yeux ou plaider en faveur de ma décharge des lourdes responsabilités qui ont eu raison d'une bonne partie de mes capacités», a assuré Bouteflika dans une lettre aux Algériens, publiée hier samedi par l'APS. Le chef de l'Etat a relevé que «c'est avec une grande émotion et un lourd sentiment de responsabilité» qu'il a reçu les appels qui lui ont été adressés par les différentes catégories de la société l'exhortant à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. «Il me coûterait de rester sourd à vos appels. Aussi, ai-je décidé pour ne point vous décevoir, de me porter candidat à l'élection présidentielle du 17 avril 2014 et de mettre toute mon énergie au service de la concrétisation de vos vœux», a expliqué le président de la République qui, faute de pouvoir être présent aux rassemblements a choisi, trois ex- premiers ministres pour louer le bilan de ces précédents mandats qu'il fait longuement parler dans cette lettre. Il a affirmé que c'est «grâce au retour de la paix et au règlement de la dette extérieure, sous laquelle ployait notre peuple jusqu'à rompre dans d'indicibles souffrances, il a été possible de lancer et réaliser des plans de développement multisectoriels à travers l'ensemble du territoire national». Il a relevé que les réformes de «tous ordres», ont contribué à assurer à l'Algérie les conditions de nature à «renforcer les assises d'une démocratie pluraliste réelle et d'une plus grande justice sociale à travers une répartition équitable des fruits du développement, la création d'emplois au profit de la jeunesse, la réalisation de programmes de logements au profit des familles ayant longtemps pâti de l'habitat précaire, le développement considérable des infrastructures hospitalières et le renforcement des secteurs de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur». «En retrouvant sa place légitime dans le concert des nations, notre pays est parvenu à renforcer et diversifier ses relations internationales et a contribué, dans la mesure de ses possibilités, à la consolidation de la paix et de la sécurité dans le monde», a ajouté le président Bouteflika qui affirme vouloir consacrer le prochain mandat à la préservation de l'Algérie des effets des hostilités internes et externes «avérées» et «potentielles» de «toutes natures». Les divisions suscitées et entretenues constituent «un moyen d'affaiblir notre pays face à l'urgence des défis et à la complexité des enjeux», a-t-il dit, soutenant que la société «n'a que faire des idéologies passéistes et antinomiques avec le progrès». Bouteflika s'engage, enfin, à réviser la Constitution dans le courant de cette année s'il est réélu pour un 4e mandat. «Si le peuple algérien souverain m'accorde de nouveau sa confiance, je m'engage à créer les conditions politiques et institutionnelles, avec l'ensemble des acteurs représentant les différents segments de la société, permettant l'édification d'un modèle de gouvernance répondant aux attentes et espérances de notre peuple», a soutenu le chef de l'Etat. «Elle se concrétisera dans une révision de la Constitution qui sera menée dans le courant de cette année», a-t-il précisé.