Perspective Si ce projet se réalise, la prise en charge médicale verra une nette amélioration dans la région. C?est l?Ensid, un imposant immeuble de plus de 20 000 m2, situé à l?entrée de la commune de Sidi Amar. Ce bâtiment de conception moderne en forme de fer-à-cheval qui avait même suscité l?admiration du ministre de la Santé lors de sa dernière visite à Annaba avait été bâti par l?ex-Sider, il y a une vingtaine d?années. Actuellement en phase d?études, son acquisition révolutionnerait toute la structure hospitalière de Annaba et permettrait d?assurer des prestations de services beaucoup plus performantes que celles offertes jusqu?ici. D?abord parce que tous les services seront groupés en une seule unité, à l?instar du CHU d?Oran, au lieu d?être éparpillés comme ils le sont aujourd?hui sur trois les hôpitaux assez éloignés les uns des autres. Seules resteront en ville les urgences qui seront déplacées dans les hôpitaux actuels (Ibn-Rochd, Ibn-Sina ou Porban). Ensuite, grâce à son immense surface, ce futur hôpital à vocation régionale pourra assurer des capacités d?accueil autrement plus importantes que celles existantes dans l?actuel CHU, qui subit la lourde pression des malades en provenance des wilayas environnantes (Guelma, Taref, Souk Ahras, Skikda, Oum El Bouaghi), en particulier dans le domaine des spécialités médicales et chirurgicales. Notons pour exemple le cas de la pédiatrie Ste Thérèse qui ne possède que 70 lits pour toute la wilaya. Il arrive fréquemment que des enfants malades soient refoulés pour manque de place. En maternité, à Ibn-Rochd, les parturientes sont doublées dans les lits, et il n?est pas rare de voir 3 bébés par berceau. «La capacité d?accueil du CHU Annaba, fixée par son responsable à 3,22 lits pour 1 000 malades, est loin de refléter la réalité quand on prend en compte la dimension régionale du CHU», a déclaré lors d?une conférence de presse donnée dimanche dernier au siège de la wilaya, le P/APW. Le coût de l?éventuelle reprise de l?Ensid par la wilaya qui sera financée par le ministère de la Santé et inscrite pour 2004 n?a pas encore été relevé. Cette opération va grandement revaloriser Annaba et lui permettre de mieux jouer son rôle de ville-phare dans l?extrême-est du pays, d?autant plus que parmi les nombreux secteurs touchés par les prochaines réformes, celui de la santé apportera «non seulement un certain équilibre dans les coûts de prestations mais visera aussi l?imposition aux gestionnaires de contrats de performances pour pouvoir cerner leurs compétences, à tous les niveaux». En attendant, l?accent est mis sur le changement immédiat à apporter par le personnel hospitalier à la prise en charge morale du malade, «ce qui est avant tout une question d?éducation et qui ne nécessite aucun budget».