Le bloc de 8 étages avec façade de verre devrait s'imposer en nouveau repère urbain pour la ville. Le projet est ambitieux et ses concepteurs comptent bien l'inscrire comme l'une des fiertés urbaines de la ville de Béjaïa. L'idée, lancée par le staff communal sortant, est de doter la ville de Béjaïa d'un nouveau siège pour l'APC qui soit à la hauteur de la nouvelle dimension économique de la région et qui allie l'esthétique moderne à la profondeur historique de la ville. Le concours d'architecture national lancé en février dernier a été remporté par le bureau d'études Betal basé à Tichy. Son responsable, le jeune architecte Abdelhak Bedahouche, dit avoir entamé le travail par une réflexion qui a duré plus d'un mois et ayant mobilisé tout le staff de sa boîte autour du concept à développer pour donner une identité au projet. « Il s'agit certes en l'occurrence d'un équipement public, mais il fallait aussi aller au-delà d'une certaine sobriété dans la conception pour mettre en valeur les dimensions culturelles et historiques de la région », affirme l'architecte, dont le plan propose un fier et imposant édifice de 8 étages. Le bâtiment qui prend en compte l'environnement immédiat, avec notamment l'existence de la tour Geni-Sider Djahnine et l'érection prochaine d'une nouvelle tour par un promoteur privé non loin des lieux, se structure autour de la forme suggérée d'un bateau, eu égard à l'importance de la navigation dans l'histoire de la ville, avec en couronnement la silhouette tout aussi inspirée d'une bougie, l'autre objet culte de l'ancienne capitale de la cire. Récupérant l'aire de l'actuelle annexe administrative de la commune et l'assiette occupée par le siège de la daïra, le projet s'étale sur une superficie de plus de 9370 m2 (surface habitable totale de l'ordre de 12 697 m2) et devra donner une autre allure au boulevard de la Liberté, qui demeure l'axe central de la ville. L'aspect moderne de l'immeuble, en sus de la touche artistique, est assuré par une couverture en verre de l'intégralité de la façade, ce qui tranche avec l'allure pas trop sobre des édifices publics tels que construits jusqu'ici. Le projet devrait coûter la bagatelle de 400 millions de dinars. Le départ de l'ancien staff communal, dans le sillage de la décision gouvernementale de dissoudre les assemblées locales en Kabylie, prive pour l'heure les concepteurs de perspectives claires quant à la suite des procédures.