Variétés ■ Devenue il y a quelques années leader national en matière de production de fraises sous serre, la wilaya de Jijel est à la recherche d'un label de qualité pour ce fruit. Il est surtout question d'en protéger l'authenti-cité et les caractéristiques propres. Boostée par un climat favorable, d'importantes ressources en eau, la présence de plaines alluviales et une force de travail infatigable, essentiellement féminine, la culture de la fraise représente, de loin, la spéculation la plus attractive pour les agriculteurs de la wilaya de Jijel. L'engouement que suscite cette culture s'est accru au fil des années, comme le démontre l'accroissement régulier des superficies qui lui sont vouées (411 hectares cette année contre 245 ha lors de la précédente campagne agricole) ainsi que le nombre d'exploitants. Dans cette wilaya, neuf (9) communes côtières répondent aux exigences ayant un rapport à la nature du sol et climatiques favorisant la culture de la fraise, en l'occurrence Chekfa, Sidi-Abdelaziz, Oued Adjoul, El Ancer, El Kennar, Kaous, El Aouana, Beni H'bibi et Emir-Abdelkader. En plus des quatorze (14) variétés généralement produites dans cette wilaya, les fraisiculteurs ont introduit, cette année, cinq (5) cultivars pour élargir la gamme de ce produit qui trouve preneurs dans plusieurs wilayas du pays où il est parti-culièrement apprécié. Les nouvelles variétés introduites à Jijel sont Amega, Festival, Fortuna, Margarita et Penicia. Une trentaine de conteneurs ont été réceptionnés au niveau de la wilaya pour la production de la fraise, souligne-t-on à la Chambre de l'agriculture. Le nombre total de plants de fraise écoulés durant la campagne 2014-2015 est estimé à 23 700 000 pour une densité de 2 400 plants par serre. Pour la campagne 2014-2015, les prévisions de récolte font état de près de 12 000 tonnes, un chiffre record quand on sait qu'en 2001-2002, les quatre (4) hectares consacrés à la fraise n'ont produit que quelques quintaux. Le nombre de serres utilisées pour la production est de 9 875 structures, qui favorisent la pousse et la croissance. Ce fruit charnu, rouge, qui a désormais sa fête annuelle et qui «réclame» son label de qualité, conduit les producteurs à réclamer la mise en place d'une station de l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) pour produire un plant «typiquement local». Une démarche introduite dans ce sens auprès les responsables centraux de cet institut est restée «lettre morte», selon un fraisiculteur de la région Sidi Abdelaziz, qui soutient que lui-même et tous ses collègues de la wilaya de Jijel restent «mus par le désir de produire plus et mieux» et souhaitent aussi «la mise en place d'un guichet unique pour conquérir durablement les marchés extérieurs». La fraise étant un produit périssable, pour réussir les opérations d'exportation, l'Etat devrait faciliter les formalités administratives par la mise en place de cette structure, soutient cet agriculteur dont la passion se lit dans ses yeux.