Résumé de la 2e partie ■ Les Amérindiens contemporains seraient donc bien les descendants des tous premiers Américains. Pour appuyer leurs convictions, les scientifiques espèrent trouver de nouveaux squelettes. Un squelette vieux de 13 000 ans lève le voile sur l'origine des Amérindiens.Les scientifiques l'ont baptisé Naia, du nom d'une nymphe de la mythologie grecque. Datant de 12 000 à 13 000 ans, le plus vieux squelette humain du continent américain a été découvert dans une grotte sous-marine du sud du Mexique, a annoncé l'Institut mexicain d'anthropologie et d'histoire (INAH), mercredi 15 mai. L'analyse ADN des ossements de cette jeune femme met fin au débat sur les origines des Amérindiens. Cette découverte exceptionnelle remonte à mai 2007 dans la péninsule du Yucatan. Un groupe de plongeurs archéologues explore le réseau de rivières souterraines le plus grand du monde, près de la ville de Tulum dans l'Etat de Quintana Roo. Au détour d'un tunnel subaquatique, long de plus de 1 200 mètres, ils aperçoivent une énorme grotte immergée. « On a tout de suite su que le lieu était unique par sa profondeur et son obscurité », raconte Alberto Nava, un des plongeurs qui ont baptisé le site « Hoyo Negro » (« trou noir »). Au fond de la grotte, situé à 40 mètres sous la surface de la mer, ils découvrent les fossiles de 26 sortes de mammifères, dont un tigre à dents de sabre et un gomphothère, animal de la famille des éléphants, avant d'apercevoir les restes de Naia. « Quel choc, quand j'ai vu son crâne intact, avec ses dents et les orbites noires de ses yeux », confie M. Nava. Les scientifiques supposent que cette femme, âgée de 15 ou 16 ans, serait venue chercher de l'eau dans la grotte, avant d'y tomber, mourant sur coup. « A l'époque, le lieu n'était pas immergé puisque le niveau de la mer était plus bas de 120 mètres, explique Pilar Luna Erreguerena, sous-directrice de l'INAH, qui a dirigé ce projet spéléologique. Depuis la fin de la dernière période glaciaire, il y a dix mille ans, la montée des eaux a inondé les grottes du Yucatan. » Durant plusieurs années, une équipe internationale et pluridisciplinaire, réunissant des chercheurs américains, canadiens, danois et mexicains, a planché sur l'analyse de ces restes humains et animaliers. Les résultats de leurs travaux viennent d'être publiés dans la revue américaine Science. La datation des ossements au radiocarbone et les analyses d'ADN mitochondrial extrait de la pulpe d'une des molaires de Naia, révèlent que son origine génétique est asiatique. « Cela prouve que les premiers occupants des Amériques sont venus de Sibérie en traversant la bande de terre reliant l'Asie et l'Alaska, aujourd'hui immergée sous le détroit de Behring », assure Mme Erreguerana. Mieux, cette découverte confirme le lien entre ces Paléoaméricains et les Amérindiens contemporains. A suivre