Expression ■ La villa Dar Abdelatif abrite une exposition collective d'arts plastiques, sous le thème d'»Art Abdelatif». La particularité de l'exposition est qu'elle regroupe des créations de plasticiens émergeants, dotés d'un potentiel créatif étonnant. Il s'agit de jeunes artistes talentueux, prometteurs. Ils sont au nombre de sept. L'exposition propose aux visiteurs un travail où découle une grande sensibilité et renvoie à des approches esthétiques diverses. Chacun évolue dans un imaginaire personnalisé, définissant son style et sa tendance. Le visiteur, en parcourant l'exposition, peut découvrir des peintures ou des photographies, allant du simple portrait à des œuvres plus conceptuelles. Tout le travail dénote l'envie de s'exprimer, ce désir intérieur de dire, par l'art, une vision de l'existence et de faire ressentir des émotions. Il parle de perception et d'impression. Chaque œuvre illustre, aussi bien en formes qu'en couleurs ou à la façon dont les choses sont représentées, cette vitalité qui motive les artistes à s'adonner à l'art. Tous cherchent à explorer de nouveaux territoires et à expérimenter d'autres formes d'expression artistique, c'est-à-dire en s'inspirant d'autres arts comme la musique, le cinéma, la littérature ou encore la danse. Il y a, dans le travail de chacun, de la recherche dans le style et dans le contenu. Dans Sonnet Paradis, une œuvre signée Yasmine Bourouiala, la jeune artiste dévoile une peinture colorée, privilégiant le mouvement, mouvement qu'elle représente dans des traits fins et dans des couleurs vivaces. La jeune artiste ambitionne de faire fusionner la peinture avec sa seconde passion, la danse contemporaine, lors de performances qui accompagneraient ses futures expositions. De son côté, Sergoua Belkis Sara, qui a signé Visage trouble, Près-soupir ou encore Ablutions, s'inspire du cinéma pour effectuer ses recherches dans le domaine de la peinture. D'ailleurs son travail représente des scènes cinématographiques. «Je puise mon inspiration dans ma mémoire sensorielle», explique la jeune artiste, et d'ajouter : «Mes peintures ont été conçues à partir de fragments écrits au préalable.» Autrement dit, en faisant appel à ses réminiscences, en captant, ici et là, des souvenirs, la jeune artiste a d'abord fixé par écrit toutes ces sensations ressenties, l'instant de remémoration, pour ensuite les transposer en peinture. «Cette mémoire affective, une fois saisie, je la retrouve en peignant», confie-t-elle. Et de renchérir : «Je ne cherche pas à reproduire une image comme elle est censée être, je tente dans ma recherche de fixer non pas le sujet, mais une perception furtive de ce que je sens et ressent à son contact.» Dans ses peintures, le regard peut s'attarder, tout en réfléchissant sur des visages démultipliés, comme distordus par la vitesse du mouvement... Quant à Karim Nazim Tidafi, il met en scène des poupées aux têtes recomposées dans un amas de vieilles pièces informatiques. «Dans ma démarche artistique, je redonne vie à mon univers d'enfant sous forme d'œuvres plastiques, telles que des assemblages, meubles de flipper et je les partage avec autrui, leur attribuant de la sorte une nouvelle vie», explique-t-il. L'exposition, organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), se poursuivra jusqu'au 19 mars. C'est un projet initié pour promouvoir les arts visuels et les jeunes artistes, issus en majorité de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger.