Portrait n Djaffar Aït Menguellet est un musicien talentueux et accompli. Il est un digne fils de son père : Lounis Aït Menguellet. Né en 1974 en Haute-Kabylie, il a découvert très tôt la musique. C'est à l'âge de 4 ans qu'il a commencé à prêter un intérêt particulier, à la musique, ce qui l'a amené à composer, à l'âge de 13 ans, ses premiers morceaux. Il faut attendre l'année 2000 pour que le jeune artiste sorte son premier album intitulé Anargu (Nous allons rêver). En 2004, il édite un second album, Essalhine (Les bienfaiteurs) et en juillet 2010, Tirga Laâqel. Durant 25 ans de carrière, Djaffar n'a raté aucun spectacle de son père, que ce soit en Kabylie, à Alger ou encore à Paris. A ce propos, celui que nous avons rencontré lors du Festival international «L'été en musique» qui se tient tout au long du mois d'août à Riyad El-Feth, où il a accompagné son père lors du spectacle qu'il a donné jeudi dernier au théâtre de verdure Saïd-Mekbel (Bois des arcades), dira : «Je fais les arrangements musicaux à mon père. Je veille, toujours à ce que ces arrangements ne dénaturent pas l'ensemble de la chanson. Ce qui est sûr, c'est que je veille simplement à l'harmonisation qui permet l'équilibre entre le texte et les arrangements et ce, afin de conserver ce patrimoine kabyle ainsi que ses poèmes anciens.» Djaffar Aït Menguellet tient à préciser : «Mon père écrit ses paroles et compose en même temps sa musique. Il est vrai que j'apporte ma touche au stade des arrangements en suggérant des instruments. Mais pas plus.» Ainsi, Djaffar Aït Menguellet insiste sur le fait qu'il n'est pas un auteur mais plutôt un compositeur. «Tous les textes que je chante font l'objet d'une discussion avec mon père. À chaque fois, je propose des idées et lui, il les élabore en poèmes. Mais j'insiste, je ne suis pas un poète, mais un musicien», a-t-il souligné. Fin compositeur et arrangeur, Djaffar Aït Menguellet, qui maîtrise plus de dix instruments de musique, fait partie de l'orchestre de son père. Il confie qu'il est très proche de son père jusqu'à en être influencé. Le musicien accompagne son père et donne du rythme à sa musique et de la mélodie au verbe ciselé du poète. «Evidemment que je suis très influencé par le style et les chansons de mon père. C'est un honneur de travailler avec lui», raconte celui qui dit que sa relation avec son père est plutôt amicale. C'est aussi une histoire de famille», a-t-il dit. S'exprimant sur son père, il confie en toute humilité : «C'est un grand artiste classique qui m'a toujours aidé et qui m'a transmis des trésors dans ce métier.» A la question de savoir quel regard porte-t-il sur la chanson kabyle, Djaffar Aït Menguellet déclare : «La chanson kabyle a un avenir prometteur. Elle a évolué dans le monde. J'ai un regard positif sur cette chanson. A chaque fois je découvre de nouveaux talents et de nouvelles chansons et ce, en écoutant les chansons sur la chaîne II et sur la chaîne radiophonique régionale de Tizi Ouzou. Je suis optimiste sur cette relève. C'est une jeunesse qui veille au développement de la chanson kabyle en Algérie.» «Un regard positif» certes, mais il ne cache pas son regret de voir que certains artistes recourent à la chanson dite légère. «Car, à leurs yeux, il y a une demande sur le marché», constate-t-il, et de renchérir : «Autrefois, les gens écoutaient la poésie. Malheureusement, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Dans la chanson «spécial fêtes», on retrouve de belles voix alors que certains artistes versent dans la facilité.» Quant à ses futurs projets, celui qui estime avoir sa propre personnalité et refuse de verser dans la facilité, dira : «J'ai, réalisé un nouveau clip intitulé Talva Wa Debouz qui vient, tout juste, de sortir. Je l'ai tourné à Tikijda. Je compte, par ailleurs, préparer, un nouvel album qui j'espère sortira l'année prochaine.»