Démarche - Les chiffres indiquent qu'un taux de 64% de l'argent se trouverait dans le marché parallèle à l'échelle nationale. Une journée d'information sur les nouvelles dispositions introduites par la loi de finances complémentaire 2015 concernant notamment l'encouragement de l'investissement et la mobilisation des ressources financières a été tenue jeudi au niveau de la bibliothèque urbaine de lecture de Tipasa. Elle a été organisée par la Chambre de commerce et d'industrie «Chenoua» de Tipasa, en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et de l'industrie (Caci) et l'Association des banques et des entreprises financières. Ciblant les opérateurs économiques de la wilaya, les différents intervenants ont expliqué les mesures d'encouragement à l'investissement et l'acte citoyen à engager via l'importance de la «bancarisation» des capitaux au niveau des banques «à condition que cet argent ne provienne pas d'activités criminelles, comme le trafic de drogue», nous a expliqué le président de la Chambre de commerce, Chenoua Maamar Sirandi. Les chiffres indiquent, selon Sirandi, qu'un taux de 64% de l'argent se trouve dans le marché parallèle à l'échelle nationale. Le traitement des dossiers se fait désormais en un temps record par le Calpiref», nous a-t-il appris, nous avouant que certains opérateurs économiques continuent à craindre le dépôt de leur argent dans les banques. Le directeur général des impôts de la wilaya de Tipasa, Abdelghani Boubekeur, a, de son côté, rassuré l'opérateur sur la délivrance de la conformité fiscale volontaire de tout opérateur. L'opérateur peut se présenter au niveau de n'importe quelle banque dans les 4 coins du pays contre le paiement d'une taxe forfaitaire de 7% «suite à cela, la direction des impôts délivre une attestation de conformité fiscale volontaire comme document de garantie. Mais à condition que cet argent ne provienne pas d' une activité illégale», nous a-t-il expliqué, en marge de la rencontre. Pour enrichir, le directeur central au sein de la Banque de l'agriculture et du développement local (Badr), Lyes Lelouchi, nous a indiqué que les opérateurs peuvent intégrer le système bancaire contre une attestation «ils peuvent retirer leur argent quand ils veulent, même le lendemain» nous a-t-il déclaré, nous informant que «des opérateurs ont répondu volontairement à cet appel». Pour le directeur central chargé du réseau au sein de la Badr, Abdesamad Rachid, «cette opération a été lancée depuis le mois d'août, et se poursuivra jusqu'au 31 décembre 2016. Elle est garantie par la loi. Elle ne vise pas la recette fiscale proprement dite. C'est plutot la ressource et la bancarisation de l'argent informel. Elle est à sa phase de demande d'informations au niveau du réseau Badr», nous -a-t-il expliqué, «c'est d'abord un acte citoyen car l'économie nationale a besoin de cet argent afin d'éviter l'endettement extérieur», a-t- il repris. Souad Labri - Les opérateurs économiques présents ont loué cette démarche. Mais certains ont évoqué leurs inquiétudes. Belkacem Nedjai est un industriel spécialisé dans le plastique depuis 1991. Il nous a évoqué la contrainte du foncier industriel au niveau de Tipasa "j'ai déposé ma demande depuis 2003 au niveau du Calpiref. J'attends toujours". Selon lui, " la direction d'investissement et les concernés par cette opération devraient se déplacer vers nous pour voir ce qui nous manque car l'acte d'investissement est en lui-même un acte très difficile " estime-t-il. Un autre opérateur spécialisé dans la transformation alimentaire M.Idir est membre de la Chambre de commerce de Tipasa. Il nous a révélé qu'il a depuis toujours déposé son argent dans 3 banques étatiques depuis 1999 "mais certains opérateurs avec lesquels je travaille ont peur d'opérer avec des banques" nous a-t-il soulignés. S. L.