Discussions n La situation en Libye et dans la région est à l'ordre du jour de la réunion ministérielle ordinaire des pays voisins de la Libye dont les travaux sont prévus ce mardi, à Alger. Cette rencontre intervient dans un contexte où le danger, représenté par l'ancrage de l'organisation Etat islamique dans le pays, n'a jamais été aussi grand. Cette réunion vise à appuyer une solution politique en Libye, où deux gouvernements et deux Parlements continuent de s'affronter par groupes armés interposés. Alors que le contexte incite de plus en plus d'acteurs à envisager l'option militaire en Libye, Alger montre qu'elle continue d'appuyer la solution diplomatique pour pousser les Libyens à mettre en place un gouvernement d'union nationale. Cette 7e réunion du genre, qui intervient dans le prolongement de celle tenue à N'Djamena (Tchad) en juin dernier, «permettra aux pays voisins et aux représentants des organisations régionales et internationales de s'informer mutuellement de la situation en Libye et dans la région et de procéder à l'analyse des derniers développements», selon le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes. La réunion sera également «une opportunité pour l'Algérie de réitérer son appui au processus en cours sous l'égide des Nations unies, pour accélérer la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, capable de mener à bien la période transitoire et de relever les multiples défis auxquels fait face le pays, notamment le terrorisme», a souligné Abdelkader Messahel. La réunion verra la participation de l'ensemble des pays voisins de la Libye (Algérie, Egypte, Soudan, Niger, Tchad et Tunisie), en plus de l'Union africaine, de la Ligue arabe et de l'Union européenne. La Libye sera aussi représentée à cette réunion, à laquelle assistera également le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, qui a succédé à l'Espagnol Bernardino Leon. M. Leon était parvenu, au terme de près d'une année de négociations, début octobre dernier, à arracher un accord sur un gouvernement d'union nationale, mais le document a été par la suite rejeté par les deux Parlements, qui se disputent le pouvoir en Libye. Par ailleurs, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a réitéré récemment la «profonde inquiétude» de l'UA sur la situation en Libye, soulignant l'importance de prendre les mesures nécessaires pour que «l'UA joue son rôle légitime, en coordination avec les pays voisins de la Libye et de l'ONU, dans les efforts pour rétablir la paix dans le pays». Dans le même sillage, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a noté à ce propos que l'UE se tient prête à aider le nouveau gouvernement d'union nationale libyen et à lui fournir un soutien financier substantiel de 100 millions d'euros en cas d'accord.