La 7ème réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, prévue aujourd'hui, à Alger, ne sera pas ordinaire du fait même que c'est la première, du tout nouveau représentant spécial de Ban Ki-Moon, et chef de la Mission d'appui des Nations unies, en Libye (MANUL), le très expérimenté allemand, Martin Kobler, qui a succédé au très controversé espagnol, Bernardino Leon. Ce dernier était parvenu, au terme de près d'une année de négociations, à arracher un accord sur un gouvernement d'Union nationale, mais le document a été par la suite rejeté par les deux parlements, qui se disputent le pouvoir en Libye d'autant plus que l'Espagnol avait négocié un poste diplomatique avec les Emirats arabes unis, partie prenante dans la guerre civile libyenne. Ce rendez-vous, qui s'intercale entre celui de N'Djamena, en juin dernier, et la tripartite algéro-égypto-italienne autour du dossier libyen, est qualifié d'étape importante vers une solution définitive du problème libyen. Alger, qui a toujours milité pour une issue politique et pacifique du conflit entre les Libyens, aura à cœur de réitérer ses convictions en plaidant la mise en place d'un gouvernement d'Union nationale, sous l'égide de l'ONU. Pour Abdelkader Messahel, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, cette rencontre permettra aux pays voisins et aux représentants des organisations régionales et internationales de s'échanger les informations sur situation en Libye et dans la région en analysant, en parallèle, les derniers développements. Une rencontre renforcée, également, par la signature par le Parlement libyen reconnu, internationalement, de la déclaration de soutien à un gouvernement d'Union nationale qui aura la lourde tâche de gérer une transition et préparer des élections dans un climat de violence. Une démarche qualifiée comme la «seule voie à même de rétablir la stabilité et de préserver l'unité de la Libye» d'autant plus que lors de l'entretien de Fayez El-Sarraj, candidat au poste de chef du gouvernement d'Union nationale de la Libye, avec M. Messahel, Alger avait derechef réaffirmé son soutien aux efforts visant à trouver une solution politique à la crise libyenne et au nouveau représentant onusien, Martin Kobler. Un début de solution qui est, déjà, sur la table mais qui butte, malgré son unanimité, sur des appétits encore plus grands de certaines parties du conflit. L'Algérie consciente du poids des voisins et de l'urgence d'une réaction, a de tout temps, appelé à une collaboration internationale et cette 7ème réunion verra la participation de l'Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la Tunisie, en plus de l'Union africaine (UA), de la Ligue arabe et de l'Union européenne (UE). A cet égard, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a rappelé, récemment, la «profonde inquiétude» de l'UA sur la situation en Libye, faisant référence au danger terroriste. Dans le même sillage, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a noté, à ce propos, que l'UE se tient prête à aider, financièrement, le nouveau gouvernement d'Union nationale libyen, en cas d'accord.