Le long métrage libanais «Waynon», projeté samedi soir à Annaba en compétition dans le cadre du 1er Festival d'Annaba du film méditerranéen (FAFM), transpose à l'écran les souffrances des proches des disparus de la guerre civile du Liban (1975-1990). Œuvre de sept réalisateurs libanais, le film basé sur un scénario de Georges Khabbaz, s'intéresse aux familles des disparus de la guerre civile du Liban qui espèrent un retour miraculeux de leurs proches. La trame s'articule autour de sept séquences essentielles réalisées distinctement par des étu-diants qui se sont étalé, chacun, sur l'histoire douloureuse d'une parente de disparu. Le scénario, axé essentiellement sur la douleur ressentie par les proches des disparus, évolue progressivement pour se détourner progressivement de sa lignée initiale et se noyer dans des aventures amoureuses qui lui ont donné un souffle plutôt romantique. Le film impressionne par une mise en scène bourrée d'accessoires de décor luxueux et de grands plans sublimes. Toutefois, la réalisation s'est éloignée de son sujet initial -les disparus- en versant dans des histoires mélancoliques rythmées par des coups de musique lacrymale. A force de vouloir susciter de l'émotion, le film a basculé dans la romance, un genre cinématographique qui ne sied pas au traité. Le souffle émotionnel a fini par s'épuiser et donner lieu à des scènes jugées «osées» par certains spectateurs agacés qui ont dû quitter la salle. Figée, la mise en scène ne suit pas le rythme des comédiens qui, malgré une prestation adroite, a entraîné cette fiction dans un mouvement statique dénué d'inspiration. Dix-neuf films sont en lice pour décrocher le prix Anab d'or, haute distinction du FAFM qui se poursuivra jusqu'au 9 décembre au Théâtre régional Azzedine Medjoubi.