Opération n Les Etats-Unis ont tué par drones "plus de 150" combattants islamistes shebab qui préparaient une attaque "de grande ampleur" depuis un camp situé à 200 kilomètres au nord de Mogadiscio. Les militaires américains mènent régulièrement des opérations en Somalie contre les shebab liés à Al-Qaïda, dans le cadre de leur lutte anti-terroriste. Mais le bilan de cette dernière opération «plus de 150» combattants islamistes tués apparaît exceptionnel, selon les données compilées par la Fondation New America, un cercle de réflexion de Washington. Selon ces données, il dépasse à lui seul le nombre total des islamistes tués jusqu'alors dans ces opérations anti-terroristes américaines en Somalie, qui ont commencé en 2003 (113 à 136, selon la Fondation). "Les combattants (shebab) s'entraînaient pour une attaque de grande ampleur. Ils étaient sur le point de quitter le camp et représentaient une menace imminente pour les Etats-Unis et les forces" de l'Union africaine, a justifié un porte-parole du Pentagone. Les combattants visés par Washington se préparaient à conduire des "opérations offensives", a ajouté le Pentagone, sans en préciser la nature. "Leur élimination va réduire la capacité des shebab à atteindre leurs objectifs en Somalie, comme recruter de nouveaux membres, établir de nouvelles bases, et programmer des attaques contre les forces américaines et l'Amison (African Union Mission to Somalia)", la force de l'Union africaine en Somalie, a estimé le ministère américain de la Défense. Ce camp d'entraînement était surveillé depuis un certain temps. "On avait le sentiment que la phase opérationnelle était sur le point d'être mise en oeuvre", selon le Pentagone qui a précisé que les bombardements avaient été menés en "auto-défense", mais sans donner de détails sur le type de menace posée par les shebab. Après avoir été chassés de Mogadiscio en août 2011, les shebab avaient connu un recul. Ils avaient perdu l'essentiel de leurs bastions, même s'ils conservaient le contrôle de vastes zones rurales. La capitale somalienne jouissait d'un calme relatif et commençait à émerger du chaos. Mais selon des experts, ces derniers mois les shebab ont montré leur capacité de résilience et d'adaptation, en profitant de l'apathie de l'Amisom et de la fragilité du gouvernement central somalien. En janvier, dernier, ils ont attaqué un camp du contingent kényan de l'Amisom à El-Adde, dans le sud somalien et revendiqué la mort de plus de 100 soldats kényans. La semaine dernière, ils ont tué au moins 14 personnes en faisant exploser deux véhicules piégés devant un hôtel et un jardin public de Mogadiscio. Moins de 48 heures plus tard, une voiture piégée explosait devant un restaurant populaire de Baidoa au sud-ouest du pays, avant qu'un kamikaze ne se fasse exploser. Au moins 30 personnes ont péri. L'administration du président Barack Obama a annoncé hier lundi qu'elle publierait dans quelques semaines un bilan des frappes anti-terroristes qu'elle a menées à travers le monde depuis son entrée en fonction en 2009, mentionnant le nombre d'extrémistes tués, et le nombre de victimes civiles.