Applaudissements n Et quand ce même peuple décidera de la façon avec laquelle il devra vivre en composant avec la mouvance islamique qui a tout de suite compris le message, le monde occidental ne tarira pas d'éloges sur cette transition démocratique. Avec ses pulsions et ses colères à répétition modulée, la Tunisie va finir par devenir un cas d'école. D'autant que les médias étrangers, européens surtout, montent l'expérience de ce pays aux nues comme si ce qui se passe ailleurs n'était qu'un «pipi de sansonnet». Il faut arrêter de prendre tous les pays arabes et musulmans pour des nuls et des moins que rien incapables de la moindre once démocratique. Ce qui se passe actuellement en Tunisie suscite un énorme engouement en France qui ne jure que par l'expérience de la Révolution du Jasmin. Tant que le peuple, ou du moins une grande partie de celui-ci, tirait à boulets rouges sur les islamistes et les mettaient en garde comme d'éventuelles dérives, ils étaient en odeur de sainteté partout, dans toutes les chancelleries. Et quand ce même peuple décidera de la façon avec laquelle il devra vivre en composant avec la mouvance islamique qui a tout de suite compris le message, le monde occidental ne tarira pas d'éloges sur cette transition démocratique. Réussie, selon lui, sur toute la ligne. Au point d'ailleurs que le prix Nobel de l'année 2015 sera attribué à des organisations syndicales et citoyennes de la Tunisie en hommage à l'effort des Tunisiens pour réussir le pari du multipartisme. C'est vrai que c'est la première fois dans un pays arabe que les élections ne sont pas controversées ou entachées de fraude. Cela on ne peut le porter qu'au crédit de cette expérience unique en Afrique du Nord et même en Afrique tout court, exception faite de l'Afrique du Sud. Aujourd'hui, tout le monde fait profil bas en Tunisie, les partis politiques surtout. Nidaa, le parti du président Essebci se fait de plus en plus discret et évite de faire la moindre vague autour de lui. Ghanouchi, le leader d'Ennahda, évite, lui aussi, de faire parler de lui préfèrant sans doute «travailler en profondeur».