Itinéraire Malgré le déferlement de la chanson kabyle commerciale, Hamid Matoub s?attelle à s?imposer par ses convictions musicales. Tout débute dans les années quatre-vingt quand Hamid Matoub, le cousin de Lounès, se lance dans la chanson et depuis, ce dernier (Hamid Matoub), qui compte vingt ans de carrière, ne cesse de démontrer son talent, de prouver qu?il a un style à lui et une forte présence sur scène. Hamid Matoub se démarque des chanteurs de sa génération qui, eux, font dans la chansonnette. Il se désole de voir l?état de la chanson algérienne d?expression kabyle, laquelle ne fait que stagner dans la médiocrité ne laissant guère de place aux réels talents. A ce sujet, Hamid Matoub déclare : «Il y a eu ces dernières années une régression. La chanson kabyle s?est cantonnée dans le folklore, avec des remix et des chansons uniquement faites pour danser. Il n?y a plus de création originale.» Et d?ajouter aussitôt : «Il y a toutefois quelques exceptions, quelques jeunes qui, en dépit de ce raz de marée, émergent et font des chansons à texte et innovent au plan musical.» L?aventure pour Hamid Matoub commence en 1983, date à laquelle Matoub Lounès prend conscience du talent de son «petit cousin», alors «il m?a encouragé et a composé toutes les chansons de ma première cassette enregistrée en 1983 à Paris (France). Il est allé jusqu?à faire les ch?urs. Au départ, il m?a donné cette chance que j?ai saisie et ensuite j?ai continué seul», dit-il. Hamid Matoub s?est forgé sa propre image, il a créé son propre style de musique. Il fait dans le chaâbi kabyle, un genre musical qui «m?a permis d?exploiter mes capacités d?artiste, à savoir le texte et la belle mélodie». Outre la chanson, Hamid Matoub possède un autre talent, celui de l?écriture et de la composition et, à travers les textes qu?il écrit, il parle d?amour, de fraternité, de paix mais aussi de problèmes sociaux. «J?écris des chansons engagées aussi car tout ce qui concerne la société dont je suis issu me touche, et en tant qu?artiste, je considère qu?il est de mon devoir de parler pour ceux qui ne le peuvent pas», déclare-t-il. A cet effet, Hamid Matoub est sur les traces de son cousin, il est fidèle à son combat et aspire à ses objectifs, tout en émergeant dans un style qui lui est propre. En cette année 2003, Hamid Matoub a rendu hommage à Lounès Matoub à Montréal, au Québec, les 23 et 24 juin et le 5 juillet, au cours d?une manifestation organisée par l?Association culturelle amazighe de Montréal, Tirrugza. Hamid Matoub travaille durement et sérieusement et persévère dans ses convictions artistiques pour s?améliorer, afin de figurer parmi les meilleurs. Il ne s?incline pas devant les difficultés, bien au contraire il les brave, car il considère que celles-ci affermissent et enrichissent sa personnalité.