Résumé de la 5e partie Dans la jungle guyanaise, où il s?est réfugié avec ses adeptes, Jim Jones se prend pour le centre du monde. Sa mégalomanie atteint son paroxysme. Au début de l?année 1978, il est convoqué par l?ambassade américaine, à Georgetown. Il s?y rend en compagnie de quelques adeptes. Un fonctionnaire de l?ambassade le reçoit et lui dit qu?il s?agit de son procès avec son ex-femme. Celle-ci lui refuse notamment la garde de leur enfant et la justice va certainement lui donner raison, au vu de ses activités. ? Quoi ! s?écrie-t-il, même dans la jungle, on vient me persécuter ? Et vous, les Américains, vous laissez mes ennemis m?attaquer ! ? C?est une question de justice, on n?y peut rien ! ? La justice, la justice, il vous faudrait donc quelque chose de spectaculaire pour que vous voyiez enfin que j?ai raison ? Le fonctionnaire le regarde, surpris par la violence du ton. Mais Jim Jones continue : ?Mille morts par exemple, qu?est ce que vous diriez de mille morts à Jonestown ? Un suicide collectif? Sans laisser au fonctionnaire le temps de réagir, il s?en va en claquant la porte. Le fonctionnaire doit se dire qu?il est fou. On ne sait pas s?il a informé ses supérieurs de ce qu?il a entendu : même si les Américains ne pouvaient pas intervenir dans ce pays, ils auraient pu informer les autorités guyanaises qu?elles abritaient sur leur territoire un fou dangereux et le pire aurait été peut-être évité? Jim Jones, lui, est retourné dans son royaume et a retrouvé son trône et ses disciples qui ne demandent qu?à croire en lui et à le servir. Quand il célèbre les offices, du haut de son estrade et qu?il voit la foule boire ses paroles, il doit penser à son idée de suicide collectif pour étonner le monde et donner la preuve de sa véracité. Et il se dit que cette foule lui obéira sans discuter quand il lui demandera de se donner la mort pour lui? D?ailleurs, il a abordé à plusieurs reprises le sujet du suicide sans provoquer d?émotion, encore moins d?opposition au sein d?une communauté totalement soumise? Les jours et les semaines passent à Jonestown. Le révérend n?a pas abandonné son idée d?un suicide collectif, mais comme l?ambassade ne le rappelle pas, cette idée commence à s?estomper. De toute façon, il n?est pas sûr qu?il perde son procès et puis, connaissant les lenteurs de la justice américaine, il se dit que l?issue du procès n?est pas pour demain. Il a donc le temps pour mettre son projet à exécution. Cependant, aux Etats-Unis, des gens s?intéressent encore au Temple du peuple : il est vrai que plusieurs centaines d?Américains ont suivi le gourou dans son exil guyanais, certains contre la volonté même de leur famille : il serait intéressant de voir comment ces Américains vivent et s?ils sont toujours passionnés par la secte. Certains disent que le gourou les retient, sinon par la force du moins par des pressions psychologiques? En cette fin des années 1970, le sujet des sectes passionne et partage l?Amérique, surtout que des dizaines d?autres églises, à l?image du Temple du peuple, ont surgi? Mais les Américains et le monde entier ignorent encore de quoi une secte est capable? (à suivre...)