On dénombre 2 morts et 22 blessés (bilan provisoire) l Des locataires seraient encore ensevelis sous les décombres (10h30) l Le gérant de l?hôtel figurerait parmi les victimes. Il s'agit là d'un premier bilan avancé par Saïd Meziane, le wali délégué de Bab El-Oued, rencontré sur place. L?hôtel, qui daterait de plus d'un siècle selon les habitants, n?a pas subi de travaux de consolidation depuis de longues années. Il est devenu la destination de prédilection des personnes démunies débarquées des autres régions du pays et attirées par les tarifs abordables de la location. Mohamed Goutal, soixante-dix ans, originaire de Sétif, croisé dans les escaliers de l?hôtel, témoigne : «Vers 4h 30, j?ai été réveillé par des cris et des fortes secousses comme dans un tremblement de terre. Je me suis alors précipité dehors. Avec l?arrivée du premier policier, nous avons sauvé deux personnes coincées dans la cage d?escalier. C?était la panique?» Le vieux, qui a passé plus de vingt ans dans cet hôtel, déplore pourtant l?inexistence de chauffage et les coupures fréquentes d?électricité. «Nous avons demandé au propriétaire de régler ces problèmes, mais il n?a jamais tenu ses promesses. Il avance à chaque fois, que la location d?une chambre au prix dérisoire, selon lui, de 350 DA exclut les autres commodités. Allah ghaleb, nous n?avons pas d?autre choix», lâche-t-il, heureux d?avoir récupéré, saine et sauve, sa chatte qu'il était revenu chercher à l'intérieur. Un important dispositif sécuritaire et d?agents de la Protection civile était présent sur les lieux en vue de secourir les victimes encore ensevelies sous les décombres. Cela n?a pas été possible avant la démolition des murailles extérieures de bois et de tôle datant, bien évidemment, de l?époque coloniale. Le gérant de l?hôtel, que nous avons tenté de rencontrer ce matin, figurerait parmi les victimes, nous a indiqué un agent de la Protection civile. Les voisins se sont réveillés effrayés par les hurlements des locataires au moment de l'écroulement de l'hôtel. «Je croyais qu?il s?agissait d?un tremblement de terre. J?ai fait sortir tous mes objets et mes petits-enfants. L?horreur des inondations de Bab El-Oued et du séisme du 21 mai 2003 n?a pas encore quitté ma mémoire?», affirme une jeune femme, habitant juste à côté de l?hôtel du Square. Des centaines de personnes, curieuses ou voulant porter assistance aux agents de l?ordre et de la Protection civile, ont entouré le lieu du drame, rendant la circulation quasi impossible. Les agents de police ont eu du mal à les repousser.