Chiffres n «75 % des chômeurs en Algérie ont moins de 30 ans», a déclaré, hier, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Inaugurant le deuxième Salon international du recrutement en Algérie, Ould Abbas soulignera que l'Etat dépense près de 8 milliards de dinars annuellement dans le cadre du pré-emploi. Un plan qui a permis, selon lui, d'employer jusqu'à 118 000 universitaires, avec un taux de permanisation de 18 %. Rappelant que le pré-emploi permet aux jeunes universitaires de travailler durant une période de 18 à 24 mois avec une couverture sociale. «Le ministre n'a toutefois pas abordé l'aspect salaire», dira Issaâd, un jeune universitaire qui a assisté à l'allocution d'ouverture. Pour lui, le préemploi impose aux jeunes qui «sont vendeurs, comme moi, de sacrifier un salaire de 15 000 dinars parfois, pour une rémunération qui ne dépasse pas les 8 000 DA». Cela sans oublier les démarches parfois décourageantes pour décrocher pareil contrat, précise son ami d'étude qui l'accompagnait. Le message du ministre leur promettant la réduction du chômage en Algérie à moins de 9 % d'ici à l'année 2009, ne rassure pas beaucoup ces deux jeunes. «Cela ne nous tente pas du tout que l'on ne nous propose que des emplois mal rémunérés et des contrats déterminés», diront-ils. Reste l'option «émigration». Une idée qui taraude l'esprit de nombreux jeunes rencontrés durant le salon, mais qui reste un dernier recours, «si l'espoir s'épuise», dira Issaâd. L'Algérie, qui a engagé depuis l'année 2000 un programme de développement et de mise à niveau dans tous les domaines, a particulièrement ressenti la nécessité d'une modernisation de la gestion du marché du travail afin de capter toutes les opportunités d'emploi créées par les programmes de développement. Les autorités algériennes ont, dans ce sens, mis en œuvre des programmes de développement qui ont permis une réduction du taux de chômage qui est passé de 30% en 1999 à 15,3% en 2005. Les projections à l'horizon 2009 prévoient de ramener ce taux à environ 9%, a noté le ministre. Parmi les réformes entreprises dans ce domaine, il est attendu la promulgation en 2006 d'une nouvelle loi sur le placement et le contrôle de l'emploi, et l'élaboration dans le même temps d'«un programme triennal de réhabilitation du service public de l'emploi».