Etapes n L'histoire de la monnaie algérienne va de concert avec les différentes phases de la colonisation qu'a connues le pays. La frappe de la monnaie se faisait bien avant Massinissa, mais on est obligé de lui attribuer le développement de la circulation monétaire dans la région d'autant que le plus grand nombre de pièces fut trouvé autour de Constantine. Ce furent des monnaies en plomb, en bronze qui servirent au commerce interne. Sous domination turque pendant trois siècles, le Dey d'Alger battait sa monnaie indépendamment du sultan de Turquie. Il y avait trois types de monnaies de comptes frappées à Alger. Tout d'abord, le «pataque-chique», appelé aussi le «réal drahem seghar», était en argent et représentait 0,62 Fr de l'époque coloniale. La monnaie en or s'appelait le «réal boudjou» et représentait 1,86 Fr. Quant au «sequin soltani», c'étaient des billons de cuivre et valaient 0,0387 Fr. Au début de l'occupation française, après la reddition du Dey d'Alger, et les chamboulements économiques et sociaux que cela a engendré, l'Algérie a connu une période d'instabilité de la monnaie locale provoquée par plusieurs facteurs. D'abord, une très grande abondance de fausses monnaies locales en provenance de Kabylie entre 1830 et 1851. Ensuite, le recours à la monnaie étrangère lors des transactions, comme l'utilisation de la monnaie marocaine en Oranie, tunisienne dans le Constantinois et surtout espagnole qui était la monnaie la plus prisée. Un autre problème consistait en le rejet absolu par les autochtones de la monnaie française qui était considérée comme celle de l'occupant et agresseur. Tout cela a mené les autorités coloniales à imposer le franc comme monnaie d'échange et à demander à la France de permettre aux autorités coloniales de battre monnaie à Alger. Après l'indépendance, il a paru important de définir une monnaie nationale vu qu'elle représente un des symboles de la souveraineté d'un Etat au même titre que les frontières et le drapeau, c'est ainsi qu'une loi fut promulguée le 10 avril 1964 créant ainsi la nouvelle monnaie algérienne qu'on nommera «dinar algérien», définie par 180 mg d'or et qui remplacera le franc algérien. Quant au mot «dinar», il serait tiré du mot latin «dinarius», système monétaire de l'empire romain qui a continué à être utilisé jusqu'à la Révolution française (1789). Ou alors son appellation serait due à la conquête par Abou Mouhadjir Dinar, en l'an 55 de l'hégire, de l'empire de Byzance qui occupait en ce temps le Maghreb. Le dinar était la monnaie d'or arabe appelé aussi le besant sarrasin. Il connut sa première émission en Syrie sous Abdel Malek (685-705). Il fut frappé à la fin du VIIe siècle copié sur le besant de l'empire de l'Orient et pesait 4,25 g. Sa diffusion fut figée par la loi religieuse dans tout l'Orient, en Afrique du Nord et en Espagne sous Abderrahmane III (912-961). Les premiers billets algériens furent mis en circulation en 1964, avec les valeurs de 5/10/50 et 100 DA, le tout premier billet imprimé étant celui de 50 DA. S'ensuivirent plusieurs éditions dans les décennies d'après. Quant aux premières pièces de monnaies frappées en Algérie, elles ont vu le jour en 1987.