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Pour une mondialisation du bien-être
Le monde peut-il se mettre à la monnaie unique ?
Publié dans El Watan le 18 - 06 - 2007

Les fonctions de la monnaie en tant que moyen d'échange, étalon de valeur et instrument de réserve, facilitent grandement l'échange des biens et des services, et la spécialisation de la production. Sans l'utilisation de la monnaie, le commerce mondial serait réduit au troc ou à l'échange direct d'une marchandise contre une autre ; ce moyen était utilisé chez les peuplades dites primitives et le troc est toujours en vigueur dans certaines parties du monde.
Dans une économie de troc, toute personne ayant quelque chose à vendre doit trouver quelqu'un qui recherche et possède une autre chose acceptable à offrir en échange. Dans une économie monétaire, le propriétaire d'un bien peut le vendre pour de l'argent, que l'on accepte en paiement de marchandises. On peut donc dire que la monnaie est l'un des pivots de la vie économique moderne. Le crédit, autrement dit le fait de promettre le paiement ultérieurement, est de nos jours un supplément inestimable à la monnaie. Presque toutes les transactions commerciales ont recours à un instrument de crédit plutôt qu'à un règlement en espèces. Les dépôts bancaires font couramment partie de la structure monétaire d'un pays ; l'expression masse monétaire couvre l'argent en circulation plus les dépôts bancaires. La valeur réelle d'une monnaie est fixée par son pouvoir d'achat qui, à son tour, dépend du niveau des prix à la consommation. En fonction de la quantité théorique d'argent, les prix sont déterminés en tout ou partie par la masse monétaire en circulation. L'expérience montre toutefois qu'il faut aussi tenir compte, pour fixer le niveau des prix, de la vitesse d'écoulement de la monnaie et du volume de production des biens et services. Autre élément important : la vitesse d'écoulement des dépôts bancaires. Ainsi ces trois paramètres devraient aujourd'hui être calculés dans le cadre de la mondialisation des échanges pour tenter d'imposer une monnaie unique, au profit de toute l'humanité, dont la gestion pourrait très bien être assurée par une autorité mondiale composée des banques centrales des Etats.
I- Le monde avant la monnaie d'aujourd'hui
Avant l'apparition de la monnaie, seul le troc assure l'échange et la circulations des biens. Les marchandises sont directement échangées les unes contre les autres. Ce système montre rapidement ses limites : en l'absence d'un étalon de référence qui permet de déterminer la valeur relative d'un bien par rapport à un autre bien, les échanges sont nécessairement limités. Même si, dans la Mésopotamie du VIIe siècle av J.-C., on reconnaît la valeur intrinsèque de certains biens (anneaux, haches, etc.) en tant qu'unité de mesure de la valeur, la monnaie, entendue stricto sensu, n'existe pas. Des couteaux de bronze miniature, des haches et d'autres outils, utilisés à la place d'outils réels qui servaient de monnaie d'échange, circulaient en Chine dès 1100 av. J.-C. Des pièces en électrum commencèrent à circuler vers le VIe siècle av. J.-C. dans le royaume de Lydie, en Asie Mineure, à l'époque pays très industriel et commerçant. Sa monnaie est un exemple pur de monnaie-marchandise avec une valeur fixée par son poids en métal. Les pièces se répandirent bientôt dans les économies les plus développées du monde de l'époque. Monarques, aristocrates, cités et institutions se mirent à frapper des monnaies à leur effigie, avec des certificats d'authenticité attestant de la valeur en métal des pièces. C'est au VIIe siècle avant notre ère qu'apparaissent, en Asie Mineure et en Chine, les premières monnaies au sens actuel du terme. Au cours des siècles qui suivent, chaque cité développe son propre monnayage et bat monnaie. C'est l'Empire romain qui uniformise le poids, ainsi que la valeur des monnaies, sans que la variété des monnaies ayant cours soit exclusive de leur universalité. Le monnayage attribue à cette activité un caractère qui excède un rôle strictement économique : le fait de battre monnaie est également un moyen de propagande politique et de diffusion de l'autorité. C'est ainsi qu'il constitue un privilège régalien.Dans l'Occident médiéval, les sources de monnayage se diversifient à partir du IXe siècle. Chaque ville frappe des monnaies sans souci d'uniformisation ou de commodité générale. Au moment de la conquête normande de l'Angleterre (1066), plus de 70 monnaies sont en usage en Angleterre. En France, l'unification ne s'opère que sous le règne de Louis XIV. Auparavant, la monnaie royale circulait concomitamment avec des monnaies seigneuriales - les seigneurs bénéficiant du privilège de battre leur propre monnaie. L'unification du royaume de France rend à la monnaie le statut dont elle jouissait à Rome : elle redevient monnaie d'Etat. Certaines des premières pièces eurent une composition très stable, comme la drachme émise par Athènes à partir du VIe siècle av. J.-C., avec un poids à peu près constant de 65-67 grains d'argent fin, ou encore le qian chinois (espèces rondes en cuivre) introduit au IVe siècle, qui resta la pièce étalon pendant 2 000 ans. Les pièces de bronze ou de cuivre sans grande valeur furent une réelle monnaie fiduciaire, car leur valeur dépendait du nombre de pièces d'or ou d'argent contre lesquelles on pouvait les échanger. Les pièces d'or ou d'argent notamment circulaient souvent hors de leur pays d'émission en raison de leur valeur intrinsèque ; c'est ainsi que le peso d'argent espagnol se rencontra en Chine dès le XVIe siècle. II- Le monde et la monnaie d'aujourd'hui
Le papier-monnaie est inventé en Chine et en Corée au IXe siècle par des banquiers privés. Au XIe siècle, sous la dynastie Song, le gouvernement s'arroge le monopole de la création monétaire. Les billets de banque sont alors fabriqués par les banques émettrices. Ce n'est qu'au moment de l'institution des banques centrales que le gouvernement prend en charge leur impression. Les principaux types de monnaie sont la monnaie marchandise, la monnaie scripturale, la monnaie divisionnaire et la monnaie fiduciaire. La valeur de la monnaie marchandise équivaut à peu près à la valeur de la matière qu'elle contient. On a surtout utilisé l'or, l'argent et le cuivre pour ce type de monnaie. Autrefois, les objets faits dans ces métaux, de même que ceux en fer ou en bronze, servaient de monnaie tandis que les peuplades dites primitives utilisaient coquillages, perles, défenses d'éléphants, fourrures, peaux, esclaves ou bétail comme monnaie d'échange. Une fois répandues, les pièces créèrent un système monétaire dont les caractéristiques restent essentiellement les mêmes depuis des millénaires, certaines subissant des changements comme le crénelage des pièces européennes au XVIIe siècle pour décourager les rognures. La monnaie de papier fut d'abord introduite en Chine vers le IXe siècle sous forme de bons de rachat émis pour le gouvernement de la dynastie Tang par les banquiers privés. Garantie par l'autorité étendue de l'Etat chinois, cette monnaie conserva la même valeur à travers l'Empire, mettant en évidence les besoins en transport du fait du poids de l'argent. Devenu monopole d'Etat sous la dynastie Song, le papier-monnaie traversa l'histoire de la Chine malgré les bouleversements provoqués par les changements politiques et l'émission de billets non garantis en argent ou en autres réserves. Le problème de la dépréciation des billets fit que l'argent est longtemps resté l'étalon pour les grosses transactions. Le papier-monnaie est apparu en Occident au XVIe siècle sous forme de billets à ordre émis par les banques contre la somme déposée et gardée en banque. Ces effets proliférèrent : les autorités coloniales françaises du Canada utilisèrent des cartes à jouer signées par le gouverneur comme promesse de paiement dès 1685 pour compenser la lenteur des navires convoyant la monnaie de France. La monnaie scripturale comprend l'ensemble des dépôts à vue détenus par les agents économiques, circulant par le biais de chèques et de virements par cartes de crédit. La monnaie de papier, c'est-à-dire les billets de banque, convertible en toute autre monnaie et dont la valeur est fixée par simple décret gouvernemental s'appelle monnaie fiduciaire. Les petites pièces en circulation forment la monnaie fiduciaire ; la valeur du métal qui les compose est en général inférieure à leur valeur monétaire. Les diverses formes de monnaie sont en principe légalisées par décret gouvernemental afin que tout créancier accepte la monnaie en règlement de dettes ; cette monnaie devient alors la monnaie légale. Si la masse monétaire ne dépasse pas les besoins du commerce et de l'industrie, et que les consommateurs croient en la poursuite de cette situation, la valeur de leur devise restera acceptable et relativement stable. En revanche, si l'Etat émet trop de monnaie pour financer ses dépenses, la confiance du consommateur sera détruite, et la devise perdra rapidement de sa valeur. Une telle dépréciation est souvent suivie par une dévaluation de fait, ou par la réduction de la valeur officielle de la devise, par décret gouvernemental. Le monnayage constitue le moyen de faciliter les échanges et d'assurer le développement du commerce. À partir du XVIIIe siècle, on utilisa de plus en plus le papier-monnaie, qui n'en demeura pas moins un moyen de crédit, émis contre des dépôts d'or ou d'argent. À son apparition, la monnaie fiduciaire constituait une mesure d'urgence en temps de guerre, comme le dollar américain. Les banques centrales remplacèrent peu à peu les banques privées dans le rôle d'autorité émettrice des billets. À la fin du XIXe siècle, la valeur de l'or chuta ; ce fait entraîna la création d'un étalon-or international où toutes les devises étaient convertibles en or et leur valeur monétaire (et non les prix) fixée par la parité-or acceptée de la devise. Presque tous les gouvernements suspendirent la convertibilité de leur devise pendant la Première Guerre mondiale, et les tentatives de réintroduction de l'étalon-or international échouèrent à la suite de la crise économique de 1929. La Grande-Bretagne délaissa l'étalon-or en 1931, et la généralisation mondiale des devises en monnaie fiduciaire, avec des valeurs fixées entièrement par la demande du marché, s'acheva avec l'abandon de la parité-or du dollar nord-américain en 1971. L'unité monétaire de base d'un pays, dans laquelle d'autres formes de monnaie peuvent être converties et qui fixe la valeur des autres types de monnaie, s'appelle monnaie-étalon. Les étalons modernes ont été tour à tour des étalons marchandises dans lesquels l'or ou l'argent servaient surtout de monnaie légale, ou des étalons fiduciaires représentés par des unités de compte en papier inconvertibles en or ou en argent. Les formes les plus répandues d'étalon-or sont l'étalon de pièces-or, l'étalon de lingots-or dont la valeur en or est déterminée et l'étalon de change-or, dans lequel la devise est convertible en d'autres devises appartenant au système de l'étalon-or. La Grande-Bretagne utilisa l'étalon de lingots-or de 1925 à 1931, tandis que la plupart des pays d'Amérique latine utilisaient l'étalon de change-dollar. Les étalons-argent ont été utilisés au cours des siècles passés, en Orient principalement. Un étalon bimétallique, fonctionnant dans le cadre du bimétallisme, a aussi été en vigueur dans quelques pays, où les pièces d'or et d'argent constituaient la devise de référence. Ces systèmes ne durèrent pas longtemps ; cela s'explique en grande partie par la loi de Gresham, qui décrit la tendance des mauvaises monnaies à chasser les bonnes, retirées de la circulation.
III- Mondialisation des échanges et monnaie unique
De nos jours, presque tous les systèmes monétaires dans le monde sont des systèmes fiduciaires ; les devises ne peuvent être librement converties en étalon métallique et la valeur d'une monnaie est décidée par ordonnance du gouvernement et non par son poids en or ou en argent. Les systèmes modernes sont aussi dits " à devises dirigées ", car la valeur des unités de compte dépend pour une large part de la gestion des gouvernements et des politiques économiques. Le problème récurrent est de savoir si la valeur d'une monnaie inconvertible peut être maintenue à un niveau correct et stable à long terme. Si, à l'origine, les banques ne pouvaient prêter que la somme en monnaie métallique qu'elles détenaient, elles disposent aujourd'hui du droit et des moyens pour accorder des crédits (à des entreprises ou à des particuliers) sans que ces derniers soient gagés sur des dépôts reçus. Elles créent de la monnaie en prêtant des sommes qu'elles ne possèdent pas (par simple " jeu d'écritures " dans le bilan de la banque et dans celui du demandeur de crédit). Les crédits accordés favorisent l'activité économique, et entraînent donc la création de nouveaux dépôts dans les banques : ce sont, selon l'expression consacrée, " les crédits qui font les dépôts " et non plus l'inverse. À chaque fois que l'emprunteur rembourse son crédit, s'effectue une destruction de monnaie, puisque la somme créée initialement est supprimée. Mais l'opération n'est pas neutre : en effet, elle a permis d'accroître l'activité économique dans le pays et elle a enrichi la banque qui a perçu une rémunération (l'intérêt versé par les emprunteurs). Cette liberté que les banques possèdent n'est pas illimitée, dans la mesure où elles doivent évaluer en permanence le risque que les détenteurs de comptes viennent demander de façon inopinée la conversion en billets du montant de leurs comptes bancaires. Elles doivent d'autre part calculer le coût de leur refinancement auprès de la Banque centrale, qui est la seule banque capable de leur prêter des billets ou de leur faire crédit lorsqu'une demande de remboursement en billets est nécessaire. Dans la pratique, les banques dites de second rang ne sont pas les seules à pouvoir créer de la monnaie : la Banque centrale en produit également sous forme fiduciaire ou sous forme de crédits aux banques de second rang. Partout, le Trésor public, devenu banquier de l'Etat, après avoir été longtemps son caissier, peut également créer sa propre monnaie scripturale lorsqu'il prête de l'argent à un fournisseur de l'Etat ou à un fonctionnaire. L'avènement des économies modernes permet d'élargir l'unification monétaire à de vastes zones géographiques. Au XVIe siècle, l'Espagne et le Portugal étendent l'utilisation de leurs monnaies nationales dans leurs empires respectifs : l'Espagne réussit ainsi à répandre sur l'ensemble du continent la pièce de 8 réales, ancêtre du dollar. Cependant, la circulation d'une monnaie nationale n'est garantie que depuis une époque récente. Ainsi, l'Allemagne connaît, à la faveur de sa formation en 1871, une unité économique renforcée autour du mark qui remplace une cinquantaine de monnaies princières et ducales. En 2002, l'Union européenne adoptera l'Euro en remplacement des quinze monnaies des pays membres. Bien que le monnayage puisse avoir lieu dans plusieurs établissements, l'Etat jouit du monopole de l'émission et de la mise en circulation de la monnaie fiduciaire (pièces et billets). Ce privilège relève de la compétence des banques centrales, qui, entre autres missions, sont d'abord des instituts d'émission monétaire. Sous l'œil vigilant de la BCE (Banque Centrale Européenne).
IV- Seule une monnaie unique sauvera le bien-être mondial sous l'autorité d'une banque centrale mondiale
Les banques centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en œuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certaines sont devenues ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres sont tombées en désuétude. L'encadrement du crédit qui consistait dans une obligation faite aux banques de ne pas dépasser un volume précis de prêts auprès des entreprises et des particuliers, a été abandonné au milieu des années quatre vingt : cette technique était jugée trop directive et ne correspondait plus à une économie ouverte sur le monde et soumise à la concurrence financière internationale. Pour les mêmes raisons, la politique de variation des réserves obligatoires n'est plus véritablement employée par les Banques centrales depuis cette époque, mais demeure une arme potentielle, rarement utilisée. Elle consiste dans une obligation imposée aux banques de déposer sur un compte non rémunéré de la banque centrale une proportion de leurs dépôts à vue et à terme, qui constituent les réserves obligatoires, montant de dépôts qu'elles ne peuvent employer librement et donc utiliser pour augmenter les crédits dans l'économie. En modifiant le taux de réserves obligatoires, la banque centrale encourage le crédit ou le pénalise. Aujourd'hui, les instruments les plus couramment employés sont l'intervention sur le marché monétaire et l'opération de réescompte : puisque les banques doivent se refinancer auprès de la banque centrale (acheter de la monnaie dont elles ne disposent pas en quantités illimitées), elles sont obligées d'accepter le coût de ce refinancement qui varie en fonction de la politique définie par les autorités monétaires. En augmentant ce coût, le taux de réescompte, celles-ci amènent les banques à augmenter leurs propres taux d'intérêt auprès de leurs clients, ce qui ralentit l'activité de crédit (l'effet inverse est observé si l'on abaisse ce coût). L'intervention sur le marché monétaire, marché financier servant aux banques à se refinancer directement, en évitant la banque centrale, permet à cette dernière de contrôler le coût de la monnaie de manière indirecte. En achetant ou en vendant des titres sur ce marché ouvert (ces opérations sont dites d'open market), elle modifie les conditions du crédit. Cette fonction cardinale d'une banque centrale nationale peut valablement être confiée à une autorité mondiale à l'image de la Banque Centrale Européenne, pour l'Euro, dont le rôle consiste à veiller aux grands équilibres régionaux et au-delà aux équilibres internationaux en matière de politique monétaire d'un grand ensemble qu'est la région européenne, en sauvegardant les intérêts nationaux des Etats composant cet ensemble. Il est aisé d'étendre cette image aux Etats membres de la BM et du FMI mais avec installation d'une autorité de contrôle et de régulation capable de surveiller les politiques monétaires de chacun des Etats pris dans l'ensemble (configuration future possible de la BM et du FMI qui devraient fusionner en ce sens pour fournir une seule palette de crédits à court, moyen et long terme).
Les objectifs de la politique monétaire sont partout les mêmes
Les objectifs ultimes de la politique monétaire sont la croissance économique, la maîtrise de l'inflation et la défense de la valeur de la devise (dans un contexte national) par rapport à celle des autres monnaies. Dans la pratique, il est nécessaire pour atteindre ces buts de fixer des objectifs intermédiaires, directement contrôlables par l'institut d'émission. La masse monétaire est l'objectif quantitatif le plus surveillé. La banque centrale fixe chaque année un taux de croissance de l'un de ses agrégats (par exemple M2) et utilise les instruments à sa disposition pour que ce taux ne soit pas dépassé. Les taux d'intérêt sont également des éléments essentiels d'une politique monétaire. Leurs mouvements à la hausse ou à la baisse ont des conséquences sur l'investissement et sur la consommation, par le biais des crédits. Grâce à la politique d'open market et à la politique de réescompte, il est possible d'influencer leurs mouvements pour les taux à court terme, même si les marchés financiers restent en dernier ressort les seuls juges des taux d'intérêt à long terme : ils apprécient en effet la valeur des obligations et fixent eux-mêmes leurs taux de rémunération, qui constituent de fait les taux d'intérêt à long terme. Dans un contexte de monnaie unique, il y aura nécessité d'imaginer des mécanismes de contrôle international par une autorité supranationale pour poursuivre les mêmes objectifs de croissance économique, de maîtrise de l'inflation et de défense de la monnaie-étalon retenue pour chaque Etat (revenu du pétrole, revenu du tourisme, revenu agricole etc.). Il est, comme de bien entendu, que la spéculation monétaire actuellement dans le monde et l'usure, source de délinquance financière, à la base des crises de l'endettement et des systèmes de financement, disparaîtront d'elles-mêmes pour ne laisser place qu'au loyer de l'argent contractuellement accepté entre Etats et opérateurs économiques internationaux en fonction de leurs activités économiques et financières réelles et effectives. Ainsi, il est fort possible qu'une telle utopie, devenue réalité, puisse trouver réponse aux nombreux défis que rencontrent les Etats et les peuples en développement. Si la monnaie est partout la même, avec des pouvoirs d'achats relatifs, tenant compte des niveaux de développement, sans aller jusqu'à niveler le niveau général des prix, du reste impossible, en raison des coûts de transports intercontinentaux, il se pourrait que les flux de l'émigration clandestine s'estompent, dans une large mesure, à la faveur de cette nouvelle réalité et que les hommes retrouveront la liberté de circuler, de commercer, d'entreprendre et d'investir partout où leur destinée les amènent. Il est aisé de démontrer qu'une monnaie unique augmentera le sentiment de bien-être social partout dans le monde et que les inégalités de salaires et de pouvoirs d'achat disparaîtront (beaucoup de problèmes internationaux disparaîtront du seul fait de la monnaie unique mondiale et la libre circulation des biens et des personnes trouvera véritablement son sens). Aussi l'Autorité mondiale aura pour mission de discipliner la consommation, l'épargne et l'investissement partout dans l'univers en favorisant le développement durable de l'espèce humaine dans son environnement naturel permettant ainsi aux quatre-vingt pour cent (80%) d'exclus de partager le fruit de la richesse mondiale aux mains de vingt pour cent (20%) de l'humanité. Une situation, source d'inquiétude et de guerre possible annoncée à cause du réchauffement climatique et de la rareté de l'eau, de la désertification de la terre, qui ne saurait s'éterniser si le monde s'associe pour son bien-être social, un et indivisible. Il est à fortement souhaiter que les hommes qui naissent égaux en droits et en devoirs partout sur la terre deviennent enfin intelligents pour partager le bonheur et non répandre le malheur. Pour l'Autorité mondiale, les Etats seront vus comme des entreprises et leurs actifs nets ou leurs revenus principaux (PIB) constitueront l'étalon de référence de leur masse monétaire en circulation. C'est ainsi que la question de l'émission monétaire sera réglée au bénéfice d'une discipline largement consentie pour qu'enfin les hommes, et leurs Etats, partout, auront la sensation d'appartenir à un destin futur, commun et partagé.


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