Fidel Castro, Ernesto «Che» Guevara et leurs compagnons se faisaient passer pour des étudiants en océanographie pour passer inaperçus dans le port mexicain de Tuxpan, point de départ de la révolution cubaine et de l'épopée du Granma, il y a 50 ans. L'arrivée d'un yacht, le «Granma», sans port d'attache, ni pavillon national, ni capitaine et d'un groupe de jeunes cubains dans ce petit port de pêche du Golfe du Mexique, avait déclenché curiosité et intérêt de la part de la population, raconte le général à la retraite Carlos Alvrado, qui était, à l'époque, affecté au régiment d'artillerie de Tuxpan. «Un jour, un d'entre eux nous a fait visiter le «Granma» et nous a sorti une bouteille de rhum Mathusalem», se souvient Carlos Alvarado, qui n'était alors qu'un jeune sous-lieutenant de 23 ans, et qui a eu le bateau sous les yeux pendant trois mois sans mesurer l'importance de l'expédition qui se préparait. «Nous n'avions pas fait le lien avec la Moncada (l'attaque d'une caserne militaire par Fidel Castro, en 1953 à Cuba) et notre hiérarchie nous a roulés dans la farine, peste le général, il y avait des consignes et une complicité du gouvernement mexicain. Les services de renseignement veillaient au grain.»