Le ramadan est vécu différemment par les étrangers installés en Algérie. Si certains se retrouvent, durant ce mois sacré, obligés de s?adapter à leur environnement immédiat en modifiant leur mode de vie, subissant toutefois certaines contraintes : «ce n?est pas comme à Tunis», soupirent ceux parmi eux qui ont déjà visité ce pays. D?autres ne voient aucun changement en ce mois de jeûne et le vivent comme tout le reste de l?année. C?est le cas de Nina, une Russe divorcée d?un Algérien et mère de deux enfants. Agée de 65 ans, cette étrangère, qui vit en Algérie depuis plus de 30 ans, confie : «Le ramadan, pour moi, est un mois comme tous les autres.» En fait, Nina est une grande malade qui a déjà subi une intervention chirurgicale pour un cancer qu?elle traîne depuis des années, et ce, sans parler de son problème de reins. «Je ne peux pas vous parler du ramadan du fait que je vis seule. Ma maladie m?oblige à prendre des médicaments à longueur de journée et à rester cloîtrée chez moi.» Nina passe ses journées à dormir où à regarder la chaîne satellitaire russe. De religion orthodoxe, cette dame accepte mal de voir sa fille, la trentaine, jeûner durant le ramadan. «Lorsque je demande à ma fille ? qui n?habite plus chez moi ? les raisons qui la poussent à jeûner, elle me répond que c?est surtout par respect pour ses amis musulmans et ses collègues de travail», raconte-t-elle sans conviction. Elle se souvient de ce ramadan, il y a des années, alors qu?elle travaillait à l?Arta. «L?administration au niveau de l?Arta permettait aux étrangers de profiter d?une pause déjeuner d?une trentaine de minutes. Cependant, les étrangers mangeaient en cachette par respect pour les jeûneurs», se rappelle Nina.