Influence «Même si nous ne sommes pas directement concernés, il n?en demeure pas moins que nous subissons les changements d?habitudes des Algériens durant le ramadan.» Pour ce Chinois de 26 ans, activant dans le secteur du bâtiment, ce mois sacré ne passe pas inaperçu. «Cela se fait sentir déjà par la diminution du temps de travail.» Ainsi, les ouvriers chinois, au même titre que les Algériens, débutent leur journée de travail une demi-heure plus tard que d?habitude, pour terminer à 15h 30. Ce qui a l?air de leur plaire. «À ce rythme, on souhaite que le ramadan dure plus longtemps.» Il est vrai qu?ils ne sont pas obligés de jeûner, du moins ceux que nous avons abordés au niveau d?un chantier à Ben Aknoun. «Nous sommes tous originaires de la province de Hunan et il n?y a aucun musulman parmi nous.» Ce qui ne les empêche pas de connaître les préceptes de l?Islam. «Dès notre arrivée en Algérie, notre chef, M. Liu, nous a bien expliqué que nous sommes dans un pays musulman.» Ce jeune Chinois se souvient très bien de sa première année en Algérie. «A l?approche du ramadan, le chef nous a tous rassemblés au foyer. Il nous a formellement interdit de manger dans la rue.» Cela par respect pour le culte musulman. Voyant que les habitudes des Algériens se modifient durant le mois sacré, ces Chinois n?ont aucun mal à suivre le nouveau rythme. Libres à partir de 15h 30, ils sortent se promener un peu, d?ailleurs c?est ce qu?ils affectionnent le plus. Durant leur balade, ils constatent que le rythme s?accélère au fur et à mesure que l?heure du f?tour approche. A cinq minutes de l?appel du muezzin, les rues se vident. Puis arrive le moment où la capitale est déserte. «Plusieurs fois, on s?est retrouvé à marcher dans des endroits déserts, pourtant réputés à forte affluence.» Toutefois, les rues retrouvent leur animation quelques minutes après la rupture du jeûne. Après avoir été seuls, ils se noient lentement dans la foule qui se fait de plus en plus dense. «Des moments qu?on ne voit que durant le ramadan.»