Résumé de la 1re partie n Dans le but de semer la zizanie dans le monde animal, Satan, le rebelle, convoque un congrès composé de différents animaux pour mettre en évidence les grâces et les disgrâces de chacun d'eux. Continuant sa mesure d'information par des reptiles mi-souterrains, il s'adressa à la tortue qui passe les six mois d'hiver tapie dans la grotte affouillée par elle, sans boire ni manger, presque morte, mais sans avoir eu les honneurs rituels de lavage que prescrit le Coran : Qal ef-fekroun Kount fi bladi medfoun Ma çbt ch eç-çaboun Ma çbt ch ghessâla. La tortue (à son tour) dit encore : J'étais enterrée dans ma région Et n'ai pu trouver de savon Ni même de laveuse de mort. Pour clore cet exposé-réquisitoire, Satan donna la parole à la bête qui est, comme lui, sous le signe de la réprobation puisque, dès le temps de Moïse, et toujours sous le Prophète Mohammad, la viande de porc est réputée impure et interdite aux croyants. Le malheureux quadrupède, grouin à terre, s'avança tout de guingois vers le tribunal d'Iblis que sa myopie lui permettait difficilement de repérer : Qal el khalouf Kount fi bladi matlouf Ch'ari mantouf Min d'aoui Moulana. Le cochon avoua son malheur : J'étais dans mon pays ignoré Recouvert de mon poil clairsemé, Sous la malédiction du Seigneur. Alors Satan, un peu dégoûté, voulut prendre ses distances avec tant d'infortune et de saleté. Il n'eut que le recours de se draper dans le souvenir de ses splendeurs passées pour déclamer : Qal ech-chitan Kount fi zamani soltan Labis kaftan Ou mouharim ech-ch'ala. Et Satan dit (toujours orgueilleux) Moi j'étais autrefois le Sultan Consacré par l'habit du caftan Et porteur de foulards lumineux. Alors chacun des animaux, y compris la huppe, la tortue et le cochon, comprenant l'impuissance et la vanité accablantes d'Iblis, reprit le chemin de son pays en toute innocence, car le refuge et l'aide ne sont décidément pas chez le Diviseur et l'Orgueilleux.