Causes n Le retard qu'accuse notre pays dans les systèmes de paiement est indéniable. L'utilisation du chèque et des cartes magnétiques dans les transactions commerciales reste très timide. Selon un rapport de la mission économique de l'ambassade de France à Alger datant de décembre 2006, le système de paiement national se caractérise par une faible utilisation des moyens scripturaux. «Les importations algériennes notamment ont été financées en 2005 en espèces à raison de 80,8% », est-il souligné. De même, «la mise en place des distributeurs automatiques de billets a pris beaucoup de retard, les opérations s'y font obligatoirement en monnaie locale». La mission économique de l'ambassade de France à Alger a également noté dans son document que le système de paiement par carte n'est pas développé dans notre pays et que seules les cartes de retrait sont utilisées «à une échelle encore peu significative». S'il est vrai que les Distributeurs automatiques de billets (DAB) commencent à être installés un peu partout, notamment au niveau des grandes villes, il n'en reste pas moins qu'ils sont souvent en panne. «Une fois, à la veille de l'Aïd el-Fitr, j'ai fait le tour d'Alger pour retirer mon argent au niveau des distributeurs d'Algérie Poste et je vous assure qu'aucun d'eux ne marchait, ils étaient tous en panne», témoigne à ce sujet Abdelhamid, journaliste de profession. Autre problème auquel sont fréquemment confrontés les utilisateurs des cartes d'Algérie Poste : les erreurs qui surviennent après les retraits d'argent. Le centre postal de la place des Martyrs, à Alger, enregistre d'ailleurs de nombreuses réclamations chaque jour que Dieu fait. Tout ceci finit par dissuader les citoyens d'utiliser ce système de paiement. S'agissant du chèque, et en dépit de l'amélioration des délais de son traitement, son utilisation peine encore à se généraliser. Et pour cause : «Signature non conforme, chèque non valide, somme indisponible, ils trouvent toujours le moyen de vous faire regretter le fait d'avoir recouru à leurs services», affirme Chérif, qui exerce dans le commerce de gros. A vrai dire, et comme les banques ne sont pas toujours souples, beaucoup préfèrent les éviter carrément. Il n'est pas inutile de relever d'ailleurs que le taux de bancarisation dans notre pays est très faible. Ce qui n'est pas fait pour encourager le développement des systèmes de paiement scripturaux.